Réserve naturelle domaniale de Goffontaine (3c / 3)
(contact : troozinfo@gmail.com)
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Bénévoles vs Autorités. Pour quels résultats ?
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partie 3c / 3
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La RND a été totalement inondée lors de la crue de la mi-juillet 2021. Une fois libérée des eaux, la réserve a laissé voir un spectacle hallucinant : des dizaines de tonnes de déchets et de bois, berges arrachées, dépôt de milliers de galets en plages, aubépines transformées en épouvantails...
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Le nettoyage du site a-t-il effacé toutes les traces des inondations ? Cet événement "naturel", dramatique pour les humains et amplifié par leurs activités, a-t-il amélioré les capacités d'accueil de la biodiversité du site ou les a-t-elles altérées ?
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Les bénévoles sont intervenus. Ensuite ce fut au tour des autorités. Quid ?
Images et commentaires.
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Les bénévoles ont fait un super boulot !
http://www.infotrooz.be/archives/2022/06/28/39534010.html
Mais qu'en est-il des travaux de restauration réalisés
ensuite... par les autorités ?
- AVANT, FIN JUILLET et FIN SEPTEMBRE
http://www.infotrooz.be/archives/2022/06/28/39536692.html
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Et...
- AUJOURD'HUI
Parcelle amont (rive gauche de la Vesdre) :
Remise à l'air libre du Songnon.
Il est très rare qu'on libère un ruisseau canalisé. Il faut dire qu'il est rare qu'un ruisseau soit canalisé dans une réserve naturelle...
Le Songnon est donc libre : plutôt que de le laisser divaguer et recreuser lui même son lit jusqu'à la Vesdre, "on" lui a creusé un très large chenal. Le but est que les eaux de la Vesdre puissent y rentrer lorsque les eaux montent.
Le problème est que la configuration et le niveau plancher du chenal ne permettent pas aux eaux de la Vesdre d'y rester en permanence et de constituer une zone de nurserie pour les alevins. En plus, les aménageurs et les grutiers ont oublié quelques gros cailloux dans le chenal. Y a-t-il eu une étude et la réalisation d'un cahier des charges avant la réalisation de travaux de reconfiguration hydraulique aussi complexes ?
Confluence avec la Vesdre.
2 tas de matérieux assez fins subsistent à proximité du chenal.
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Le talus de la route.
Les bénévoles avaient enlevé un maximum de déchets du talus partiellement boisé après quoi la protection civile avait utilisé une machine pour chargr et emporter les gros débris. Aujourd'hui, les arbres ont été enlevés et le talus a été recouvert d'une épaisse couche de terre provenant du creusement... du chenal.
En bord de route, de gros rochers ont été disposés. On imagine que le talus sera replanté à l'automne. Tous ces aménagements de type "parcs et jardins" ne sont pas souhaitables dans une réserve naturelle où la dynamique devrait avant tout être... naturelle. bien sûr, le talus sera reboisé, naturellement ou après replantation, mais pourquoi avoir supprimé les grands arbres qui étaient en place et formaient un écran ?
Anse d'érosion.
Les annexes hydrauliques sont essentielles au bon fonctionnement de l'écosystème de la rivière et le support d'une grande biodiversité ; elles ont malheureusement pratiquement toutes disparues de la vallée de la Vesdre. La rivière s'est donc chargée d'en aménager une lors des inondations en y dissipant une énorme énergie érosive... derrière la haute digue de béton ; quel meilleur endroit qu'une réserve naturelle pour ce faire ?
Lors de sa réunion du 25 octobre 2021 sur le terrain, la Commission consultative de gestion des RND de Liège avait demandé que la digue en béton soit supprimée pour que l'anse retrouve une configuration la plus naturelle possible. Elle avait également préconisé le maintien de la connexion de l'anse avec la rivière. Pourquoi les aménagistes n'ont-ils pas respecté ces dispositions ? Pourquoi avoir enlevé la plage naturelle de galets et modifié le niveau du terrain ? Pourquoi avoir isolé une "mare" ? Des matériaux de l'extérieur ont aussi, semble-t-il, été apportés (terres rougeâtres sur la digue et tas localisé de matériaux fin noirâtres près d'une fosse presque totalement rebouchée).
"Terres" rougeâtres et débris de l'ancienne digue de béton, ces derniers certainement laissés sur place en raison du coût de l'évacuation.
"Mare" aménagée dans l'anse d'érosion.
"Terres" rougeâtres.
Tas de matérieux fins noirâtres.
Renouée du Japon.
Malgré les efforts des bénévoles, la Renouée du Japon s'est implantée en divers endroits de la prairie amont, contre le fossé épousant l'ancien cours de la Vesdre et sur la plage de galets nouvellement formée. L'éradication de ces nouvelles stations est toujours possible.
Par contre, au niveau des abords de l'anse d'érosion, en bordure de Vesdre, la plante va certainement progressivement coloniser une grande partie des espaces. Il sera utile de conserver la belle paroi verticale argileuse et son accès pour le martin-pêcheur notamment.
Parcelle intermédiaire (rive gauche de la Vesdre)
Comme le pâturage a été abandonné, la question de la gestion de la prairie se pose.
Ici aussi, des blocs ont été déposés dont on peut craindre qu'ils ne disparaissent jamais.
Les 5 fruitiers pliés survivent, dont un plein de pommes.
Un jeune chêne montre une belle vigueur.
Parcelle aval (entre le bois et la ligne de chemin de fer)
Une double clôture d'Ursus a été posée en vue de protéger une haie... qui n'a pas été plantée. Pourquoi de l'Ursus alors que le pâturage est abandonné ?
Le DNF a planté une seconde ligne de fruitiers, non protégés par de l'Ursus, transformant la prairie en verger. Si on ne pâture pas, ce ne sera pas non plus facile de faucher sans, à nouveau, accrocher les arbres.
Les fruitiers attendent d'être attachés à leur tuteur.
Une céréale non identifiée à colonisé certaines zones de la prairie.
Dans le fond, les 2 mares les plus polluées par les déchets ont été recreusées et remises sous eau. La troisième se recolonise petit à petit.
Une quatrième mare a été creusée.
De petites mégaphorbiaies à reine-des-prés et à cypéracées se sont reconstituées.
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