la gestion différenciée des espaces verts
(contact : troozinfo@gmail.com)
Il est une équation qui ne souffre d'aucune contestation :
communication défaillante + actions de terrain timorées = piètre politique
La gestion différenciée des espaces verts doit échapper à cette fatalité
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La communication (encore et toujours la communciation...)
La Commune de Trooz est en route vers la gestion différenciée de ses espaces verts et met en place des aménagements plus écologiques ? Elle a tout intérêt à communiquer : informer les citoyens leur permet de comprendre… et d’adhérer aux principes de la gestion différenciée.
Jusqu’à présent, et à destination du grand public, notre Commune a juste écrit 2 lignes sur le « sujet » dans son bulletin n°9 de début 2014 ! (tiens, on n’a toujours pas de bulletin n°12 ?). En tout cas, je n'ai rien trouvé d'autre - peut-être dans le bulletin n°12 ? Rien non plus sur le terrain, à l’exception des quelques panneaux « fauchage tardif » installés de longue date en bord de chemin / route.
Rien de précis sur ses actions dans le domaine donc.
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Pour porter sa nouvelle politique de gestion des espaces verts, la Commune pourrait tout de même en faire plus.
Car le but n'est pas tant de gérer écologiquement quelques petits espaces communaux que d'encourager les habitants à faire de même dans leur jardin.
La communication n’est-elle pas un élément essentiel du succès de tout projet ? N’est-ce pas la base même de toute action politique démocratique ?
- La difficulté est-elle technique ? La Commune de Trooz peut se faire aider si nécessaire : l’asbl Adalia et le Pôle Wallon de Gestion Différenciée (voir en bas d’article) ont mis au point une série d’outils de communication à destination des communes : fichiers, ligne graphique, expo, panneau, dépliant, affiche, DVD...
- La difficulté est-elle financière ? Vu la conjoncture, la Commune gère logiquement ses deniers avec parcimonie. Mais pourquoi ne valorise-t-elle pas mieux ses propres outils de communication ? Sur le terrain, nul besoin d'investir dans du matériel couteux : un panonceau format A4 et une fiche plastifiée seraient déjà efficaces.
- Le problème est-il politique ? Quelle que soit la matière, c'est tout le Collège qui porte une politique. La majorité tripartite doit faire preuve de cohésion, les uns et les autres s'intéresser à l'ensemble des matières et compétences communales.
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L'information des citoyens sur le terrain : quelques exemples proches de chez nous.
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Finalement, en matière d'environnement, la question reste posée : les autorités ont-elles vraiment la volonté d'aller au-delà des effets d'annonce ? C'est sur le terrain que doit venir la réponse (et ne mélangeons pas tout : Contrat de rivière, politique des déchets, propreté publique, biodiversité... ; chaque projet à ses spécificités, ses propres acteurs et ses objectifs).
La Commune a la chance de disposer de plusieurs agents techniques sensibles et compétents en la matière. Et aussi de stagiaires (Coudmain) qui doivent également apprendre à gérer les espaces verts de manière écologique. Bref, les ingrédients sont là pour que la recette soit réussie.
Et vous, Mesdames et Messieurs les élus, Mesdames et Messieurs les citoyens, savez-vous ce qu’est la gestion différenciée des espaces verts ?
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La gestion différenciée pour les nuls
La gestion différenciée est une nouvelle approche de la gestion des espaces verts que résume très bien la maxime suivante :
"Entretenir autant que nécessaire et aussi peu que possible"
Plus en phase avec les aspirations actuelles, la gestion différenciée fait le pari d’une gestion plus respectueuse de l’environnement sans perte de qualité. Elle remet en question le tout horticole, sans toutefois le bannir.
Chaque espace a ses propres spécificités ; le principe est d'appliquer à chacun d’eux le mode de gestion le plus adapté, tenant compte de son utilisation, sa situation... Pour certains on choisira de maintenir une gestion assez intensive, tandis que pour d'autres, on optera pour une gestion plus extensive.
Bref, appliquer la bonne gestion au bon endroit.
A l'échelle d'une commune, ce mode de gestion permet de diversifier les types d'espaces verts, de favoriser la biodiversité et de réduire l'utilisation de produits chimiques (pesticides). Et aussi, dans une certaine mesure, de réduire la charge de travail des ouvriers !
Quelques pratiques de gestion différenciée :
- favoriser la biodiversité en certains endroits, par exemple en ne coupant l’herbe qu’une ou deux fois par an, en plantant des espèces adaptées aux conditions locales (plutôt que des espèces horticoles)… ;
- appliquer des alternatives aux pesticides pour soigner les plantes, en faisant appel aux connaissances… ou en acceptant la présence de quelques « mauvaises herbes » ;
- aménager les espaces verts de façon réfléchie, pour éviter les problèmes d'entretien par la suite (arbres plantés trop près d’un bâtiment ou d’une ligne électrique…) ;
- réserver une partie des espaces pour des prés fleuris ou des prairies fauchées après le 15 ou le 30 juin pour permettre aux plantes de fleurir et fructifier ;
- délimiter des zones de tonte différenciée ;
- favoriser les plantations de vivaces indigènes, les haies diversifiées.
Le jardin "nature admise" de la Fenderie : une inititative privée de la Maison de la Laïcité et de Natagora. La gestion de l'espace est aujourd'hui reprise par la Commune.
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La fin des pesticides sur les espaces publics
Selon le Programme wallon de réduction des pesticides (PWRP), découlant de la Directive 2009/128/CE "Pesticides", depuis juin 2014, les communes doivent entamer un plan de réduction pour arriver au « zéro phyto » en 2019. Cela impliquera de nombreux changements dans la gestion et l'entretien des espaces publics. Dont celle des allées de cimetières lorsqu’elles sont reliés à un réseau de collecte des eaux pluviales ou directement aux eaux de surface, sur lesquelles l’usage des produits phytopharmaceutique est aujourd’hui proscrit.
Le citoyen est aussi concerné par cette législation et doit en être informé.
Sources :
Les actions de terrain à Trooz
Notre commune aurait beaucoup à communiquer puisque sur le site www.gestiondifferenciee.be, elle annonce de nombreuses pratiques de gestion différenciée : Plan Maya, BiodiBaP', fauchage tardif des bords de route, cimetière(s) sans pesticide, désherbage manuel et mécanique, prairies fleuries, paillage, prairies de fauche, tonte différenciée, taille douce des arbres et arbustes, plantation de haies vives.
En Commission des travaux, la Commune précise ses projets, dont l’aménagement de nouvelles parcelles en petites zones fleuries, l’application de la tonte différenciée sur certaines pelouses, la plantation de plantes vivaces mellifères le long du hall sportif.
Les cimetières constituent également des endroits propices à une gestion plus écologique, en lien avec l’interdiction progressive de l’application de pesticides sur les espaces publics. Là où la Commune annonce - toujours en Commission des travaux - l’ensemencement de certaines allées, l’application d’une tonte différenciée sur certaines pelouses et la plantation de plantes mellifères (cimetières de Prayon et Nessonvaux), elle prévoit le placement de panneaux d’information sur la nouvelle approche de l’entretien.
Certaines de ces actions font partie du projet Biodibap et doivent impérativement être réalisées cette année ! (voir article du 20 mars 2015)
Peu de communes en font autant !
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Oui mais, dans les faits ?
Les ambitions se concrétisent-elles sur le terrain ? Voici quelques photos de ce que nous avons pu (ou non) observer. Et autant de commentaires.
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Tonte différenciée : la pelouse de la cité du Thier pour une 1ère expérience. Très très bien, mais qui va enfin expliquer aux habitants - qui pensent que c'est un oubli - de quoi il s’agit ?
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La petite aire de repos sous la rue Bocquenade à Fraipont : un très bel exemple communal de gestion différenciée.
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La parcelle communale dans le quartier de Péry : un autre bel exemple de fauche tardive des abords. Cette gestion permet le développement d'une lisière étagée particulièrement intéressante du point de vue écologique.
Fraipont et Nessonvaux ne comptent pas de vastes espaces verts publics. D'où l'importance des petites zones proches des maisons où la nature peut s'exprimer, et les habitants s'aérer.
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La cité de Fraipont : pas d'espaces verts publics mais de nombreux jardinets qui aèrent le quartier. Leur aménagement via quelques plantations adaptées permet d'embellir la rue.
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L'espace vert de Forêt : aucune fauche tardive, juste un arbre mort qui dénature plus qu'il n'apporte à la nature.
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Le parc communal : un vrai billard, même dans les coins ! Et donc peu de place pour la biodiversité.
La haie de la maison communale : à notre connaissance, seule haie vive (2 nouveaux tronçons) plantée par la Commune ces dernières années. Or, de nombreux endroits s'y prettent (terrains de foot à La Brouck, cimetière de Prayon...).
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Cimetières : la commune cherche une alternative aux pesticides pour l'entretien des allées, ce qui n’est pas chose facile.
Quant aux espaces de libre des cimetières de Prayon et Nessonvaux, il est prévu d'y favoriser le développement de la biodiversité.
Attention : la magnifique station de pensées et de tabourets calaminaires dans le bas du cimetière de Prayon doit être conservée telle quelle ; y resemer des mellifères reviendrait à la détruire (en plus d'être inutile).
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Chacun sa sensibilité. Certains particuliers accueillent la nature chez eux, d'autres la rejettent.
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Quelques réalisations dans d'autres communes.
Le coin nature de l'Athénée Royal d'Esneux, la fauche tardive dans le parc philosophique à Alleur (Ans), une bande fleurie en bord de voirie à Tilff, un parking sur dalles ajourées bordées de plantations à Olne.
Des partenaires au service des communes.
- Le Pôle Gestion Différenciée… au service des services publics
Parce que la gestion différenciée modifie les habitudes liées à la gestion uniforme des espaces verts, les gestionnaires désireux de la mettre en pratique rencontrent quelques difficultés pour faire accepter ces changements.
Le pôle GD, soutenu par la Région wallonne, fait de la sensibilisation, offre des conseils, dispense des formations, du soutien technique... aux gestionnaires et professionnels des espaces verts.
- L'asbl Adalia pour des pratiques sans pesticides
Cette asbl, a été créée en 2001 suite à la campagne «Des coccinelles plutôt que des pesticides» menée par le Groupement d'Arboriculteurs pratiquant en Wallonie les techniques Intégrées. Si elle s’adressait au départ principalement aux enfants via les établissements scolaires, le site Internet permet aujourd’hui de toucher tout « jardinier » dans l'âme soucieux de pratiques sans pesticides. Aujourd'hui, l'asbl accompagne également les communes dans la communication vers leurs citoyens et leurs propose des supports visuels afin de mettre en valeur la gestion écologique de leurs espaces verts.
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