Inondations
(contact : troozinfo@gmail.com)
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Vesdre : avec des affluents dénaturés,
aucune résilience n’est possible !
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La Vesdre est gravement dénaturée, on l’a dit. Qu’en est-il de ses affluents : ont-ils eux aussi été rectifiés, emmurés, canalisés… ?
Au niveau de leur état physique (lit, berges, tracé), la situation des 8 cours d’eau de 2ème (gérés par la Province de Liège) et de 3ème catégorie (gérés par la Commune) qui se jettent dans la Vesdre au niveau de Trooz est sans appel : 5 sont dans un TRES MAUVAIS ou un MAUVAIS ETAT (voir tableau). Plusieurs sont aussi envahis par la renouée du Japon, subissent des rejets massifs d’eaux usées domestiques sans traitement…
Si la Vesdre fait en ce moment même l’objet de nouveaux enrochements « de sécurisation » de constructions riveraines partout où subsistaient des berges en terre, un de ces 8 affluents est quant à lui en cours de chenalisation. Traduction : en cours de destruction par la Province de Liège qui conserve la gestion des ruisseaux de 2ème catégorie.
Comme la Vesdre, les affluents et leurs propres bassins versants n’ont donc pour ainsi dire plus aucune capacité de rétention des eaux. Leur rôle est réduit à l’écoulement des eaux vers l’aval, accéléré par toutes sortes d’aménagements et la poursuite de l’urbanisation du territoire. Les fonctions écologiques (réservoir de la biodiversité, écosystèmes aquatiques et rivulaires), environnementales (phénomènes naturels d’érosion, cycle de l’eau…) et sociales (support à la pédagogie, source d’émerveillement…) ont été anéanties presque partout.
Le constat est rude, mais il est bien réel. Rien de nouveau : les politiques et les fonctionnaires en charge de ces matières autant que les naturalistes le connaissent parfaitement. Les 2 Directives Natura 2000, la Directive Cadre sur l’Eau 2000/60, la Directive Benelux M(96), les études, analyses, rapportages… plaident tous en faveur d’un bion état physique et biologique des masses d’eau, d’une bonne gestion des berges et des cours, de leur qualité hydromorphologique, d’une coordination entre les différents acteurs, d’un assainissement des eaux usées, d’une « libération » des cours d’eau et de la réhabilitation des zones humides…
Résultat : une situation qui ne cesse de se dégrader au niveau des écosystèmes et de la diversité biologique.
Des responsables institutionnels
Au-delà de l’histoire (pré) industrielle propre à chacun de ces cours d’eau, y a-t-il des responsabilités institutionnelles face à ce constat ? Oui ! La Commune de Trooz et ses autorités depuis de nombreuses législatures, la Province de Liège, la Région wallonne et plusieurs de ses départements, les ministres de la Nature et de l’Aménagement du territoire. En fait, tous ceux qui aujourd’hui sont à la manœuvre… pour faire (ou ne pas faire) ce qu’ils ont toujours fait (ou pas fait). La vallée de la Vesdre n’est pas en de bonnes mains.
Alors quoi ?
En se mobilisant massivement en faveur des rivières et des réserves naturelles dévastées par les inondations de la mi-juillet, les citoyens ont montré qu’il est urgent de « réinvestir » de la réflexion, de la sagesse et de l’intelligence, des ressources humaines et matérielles en faveur de nos cours d’eau et de la nature associée. S’il n’y a pas aujourd’hui de sursaut dans le bassin de la Vesdre, jamais il ne sera possible d’y vivre sans appréhender une nouvelle colère de cette rivière autrefois somptueuse.
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La Vesdre : http://www.infotrooz.be/archives/2017/04/01/35119819.html
Ry des Chenaux, Rui de Sainry, Magne, Waltinne
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