Comment va la (politique de conservation de la) nature ?
(contact : troozinfo@gmail.com)
Comme ci, comme ça
Je vous dis un mot de Liège, cette ville qui nous est si proche, que l'on connait sous certains aspects, peut-être pas tous.
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Liège compte aussi des réserves naturelles ! Deux en fait : l’Ile aux Corsaires et sa pelouse calaminaire de 2 ha à Chênée et les presque 250 ha de bois (beaucoup) et de landes (un peu) au Sart Tilman. Particularités de cette pelouse et de cette lande : elles sont nées de l’action de l’homme.
La pelouse calaminaire s’est installée sur un ancien terril de scories métallifères issues de l'industrie métallurgique de zinc, entre l'Ourthe et le Canal de l'Ourthe. On y trouve des plantes qui supportent de fortes concentrations en métaux lourds, comme la pensée calaminaire sur lequel batifole le petit nacré, un autre papillon au nom évocateur.
La lande est quant à elle née d’une ancienne pratique agropastorale : le pâturage des moutons.
Ces habitats sont très rares en Wallonie et même à l’échelle de l’Europe, raison pour laquelle ces sites ont été intégrés dans le réseau Natura 2000 qui constitue la trame de la politique de conservation de la nature.
Trooz compte aussi deux réserves naturelles : celle de Goffontaine en rive gauche de la Vesdre et la célèbre pelouse calaminaire de La Rochette, apparue suite aux retombées de métaux lourds provenant des fumées de l'ancienne Métallurgie de Prayon.
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Et la nature dans tout ça ?
Tout cela semble parfait. En fait pas vraiment puisque d’une manière générale, la biodiversité continue de s’éroder gravement. Manifestement, la mise sous statut ne suffit pas : ce matin encore, en surplomb d’une étroite vallée dans une commune germanophone, je découvrais de nouvelles maisons en construction donnant directement sur ces anciens prés de fauche d’une grande richesse érigés eux aussi en réserve naturelle, rompant ainsi le réseau et détruisant cette partie du paysage naturel.
15.000 hectares, c’est 0,89% du territoire de la Wallonie. Si l'on ajoute les 5.500 hectares de réserves forestières intégrales, ça fait 1,22 %. Bien en dessous des 3 % requis pour donner une chance aux espèces les plus sensibles, et aux autres, de se maintenir. Ca ne doit pas nous empêcher de mener des actions favorables à la nature partout ailleurs, et notamment dans nos jardins.
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