Réchauffement climatique
(contact : troozinfo@gmail.com)
Numéro 8
Trooz passe son tour
Personne n’y échappera, pas même ceux qui détournent le regard.
Le réchauffement climatique est une réalité et ses premières manifestations ne sont rien par rapport à ce qui nous attend.
Avec une moyenne des températures sur terre égale à celle d’il y a 3 millions d’années, à une époque où les mers étaient 20 mètres au-dessus du niveau actuel, et au vu de la l’accélération et de l’ampleur des catastrophes naturelles, il y a de quoi envier les naïfs et les insouciants.
On peut y voir des mécanismes d'autodéfense qui pourraient (devraient) bientôt balayer une partie de l'humanité. Après une perturbation, les écosystèmes tendent vers un nouvel équilibre, qu’il s’agisse d’une rivière polluée par des effluents, d’une forêt ravagée par un parasite, ou d’une planète en surchauffe.
Difficile d’imaginer que nos modes de vie de demain seront bien différents de ce que l’on vit aujourd’hui. Plus on tarde à s’engager volontairement dans la transition écologique, plus les conséquences du réchauffement climatique seront impactantes et graves.
Le climatoréalisme fait des ravages, comme avant lui les climatosceptiques qui ont fait perdre 20 ans à la prise de conscience des phénomènes en cours. Les responsables politiques et économiques qui défendent obstinément notre modèle de développement consumériste sans la moindre véritable remise en question et sans en tirer les enseignements sont dangereux. L’histoire les condamnera mais il sera trop tard pour réparer le mal. L’Australie qui brûle n’est que le dernier méfait de cette caste, le plus spectaculaire aussi.
Car, en soi, réduire nos déplacements motorisés, consommer de manière plus sobre, favoriser les circuits courts et interdire l’obsolescence programmée – ainsi que mille et une autres choses – ne sont pas des régressions. Cela pourrait même améliorer notre confort de vie !
Faut-il craindre un retour au Moyen-Age ? Mais on y est toujours au Moyen-Age, et il est plus que temps qu’on en sorte et qu’advienne la Renaissance et avec elle une vie digne et sereine pour tous, générations futures comprises !
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C’est pas moi, c’est eux !
Le défi est colossal, le succès franchement incertain. On ne s’en sortira pas en bannissant les pailles en plastique, les voitures du centre des villes, en bétonnant des pistes cyclables et en compensant les milliards de km parcourus chaque année en avion. Ni en remplaçant les voitures par… des voitures !
Tout le monde, citoyens, politiques, acteurs sociaux et économiques…, nous sommes tous concernés. Et donc évidemment aussi les 262 communes wallonnes.
Certaines se bougent, d’autres non. J’habite dans une entité qui appartient à la seconde catégorie : Trooz
Cela m’attriste, cela me motive.
Dès après les élections communales d’octobre 2018, partout en Wallonie, des nouvelles majorités ont confié la « transition écologique » à un échevin : Mons, Sombreffe, Virton, Jemeppe-sur-Sambre, Gembloux, Namur... A Ottignies-Louvain-la-Neuve, c’est la Bourgmestre qui est chargée de la transition ! Il faut dire qu’Ecolo est dans la majorité (et détient le mayorat).
Rien n’est acquis, bien entendu. Ces élus vont devoir convaincre leurs collègues de faire de l’écologie et du réchauffement climatique des sujets transversaux, pris en compte dans chacune des politiques. Mais le message vis-à-vis du public est très fort et crédibilise le pouvoir politique dans sa volonté d’assumer ses responsabilités et de supporter concrètement des initiatives citoyennes. Car c’est d’actions dont nous avons besoin, de comportements, de choix et de décisions.
Les citoyens, une fois encore, ont une longueur d’avance sur les politiques. Craindre que toute initiative allant dans le sens de la transition écologique sera pénalisante, incomprise et rejetée, c’est non seulement renoncer à ce pour quoi les candidats ont été élus (protéger la population et travailler sur le long terme, dans le cadre d’une vision d’avenir) mais aussi prendre les gens pour des cons. L’un comme l’autre sont inacceptables.
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Et à Trooz ?
La DPG (déclaration de politique générale) qui porte le projet de la majorité pour la législature 2018 – 2024 parle du climat. C’est même une valeur essentielle !
« Notre équipe (la majorité PS) veut maintenir un service public communal de qualité qui pourra répondre aux besoins de la population et, ce, dans l’intérêt général en soutenant le personnel communal et en leur offrant un bon climat de travail et des propositions adaptées de formations ».
Est-ce là qu’il faut chercher la volonté de « réduire l’empreinte écologique de la commune dans la mesure des possibilités » ? Oserais-je rappeler que le principal besoin de la population, c’est que nos enfants aient un avenir ? L’écosocialisme, du greenwashing ?
La Commune de Trooz peut-elle encore rattraper le coup ? Qu’attend-t-elle pour engager un processus citoyen en vue d’aboutir à une motion de déclaration d'urgence climatique qu’elle voterait ensuite au Conseil communal, point de départ d’un programme d’actions concrètes sur notre territoire ?
Pour ceux qui l’ignorent :
- en 2018, la Belgique a émis 118,3 millions de tonnes « d’équivalent CO2 » de dioxyde de carbone, de méthane, de protoxyde d’azote et de gaz fluorés ;
- à cela, il faut ajouter les émissions « importées » (les produits achetés à l’étranger) et les émissions du transport aérien, du transport maritime ;
- les émissions des avions et maritimes ont respectivement augmenté de 64,5% et de 127% depuis 1990 ;
- depuis 1990, la capacité d’absorption des « puits » de carbone que sont les forêts, les prairies et les autres espaces verts a baissé de 72%, notamment en raison de l’urbanisation de notre territoire.
- la Belgique doit réduire ses émissions de 35% en 2030 dans les secteurs non industriels ;
- l'effort devra être accru ensuite pour arriver à la neutralité carbone en 2050 ;
- depuis 2015, les émissions stagnent en Belgique.
Mais pour limiter le réchauffement de la planète à 2°C, il faudrait réduire de… 70% les émissions de gaz à effet de serre partout dans le monde d’ici 2030.
Je vous laisse en tirer les conclusions.
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