La Commune de Trooz ne brille pas...
(contact : troozinfo@gmail.com)
...par la qualité de l’information qu’elle dispense à ses citoyens.
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En témoignent, ces derniers mois :
- l’ « oubli » de l’annonce du Conseil communal du 19 décembre 2022 (http://www.infotrooz.be/archives/2022/12/18/39750555.html) ;
- nouvel « oubli » le 24 avril 2023 (http://www.infotrooz.be/archives/2023/05/16/39911268.html) ;
- puis le lien erroné du CC du 22 juin 2023 renvoyant vers l’ordre du jour du Conseil communal du 2 février 2023 (http://www.infotrooz.be/archives/2023/06/20/39944932.html).
Le Conseil communal : pour vivre heureux, vivons cachés
Comme le prévoit le Code de la démocratie locale et de la décentralisation, et le ROI du Conseil communal, j’ai demandé le (mercredi) 17 mai à être informé dans les délais utiles de l’ordre du jour des réunions du conseil communal. J’ai reçu un mail de réception de ma demande puis, le (lundi) 22 mai, le lien vers l’ordre du jour du CC du 22 mai. Plus rien depuis.
Les retards endémiques d’approbation et de publication des PV des réunions des Conseils communaux, une autre mauvaise habitude de la Commune de Trooz. Le dernier PV disponible sur le site internet est celui du 17 mai 2021. Oui, vous avez bien lu : le 17 mai 2021 ! Les 4 derniers PV de 2021 comme les… 9 PV de 2022 sont inaccessibles (pas de lien).
Et 2023 demanderez-vous : rien, absolument rien sur le site communal, même pas la date des réunions. La Commune se contente des « retours sur le Conseil communal du… », soit l’interprétation – de la part de la majorité politique PS et Cie – de la réunion du Conseil qui – dans la très grande majorité des cas – se tient devant une assistance de moins de 5 citoyens.
Tiens ? Le même Code prévoit que « le Conseil s’assemble toutes les fois que l’exigent les affaires comprises dans ses attributions,et au moins dix fois par an. » Le Conseil Communal de Trooz s’est réuni 8 fois en 2021 et 9 fois en 2022 (d'après le site communal). Le Code ajoute ceci : « Lorsqu’au cours d’une année, le conseil s’est réuni moins de dix fois, durant l’année suivante, le nombre de conseillers requis à l’article 86, aliéna 2, pour permettre la convocation du conseil est réduit au quart des membres du conseil communal. » Aucun intérêt pour Trooz puisque la majorité politique est composée de… 16 élus sur 19 ! Si lors de la législature 2012-2018, le Conseil comptait 2 élus de l’opposition (soit 10%), il en compte 3 aujourd’hui (15%). CQFD.
La nonchalance de la commune en matière d’information liée aux réunions du Conseil communal est dramatique et… illégale.
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Autre exemple affligeant : l’enquête publique sur le Schéma de développement du territoire (SDT) qui s’est tenue du 30 mai au 14 juillet 2023 : non annoncée sur le site communal !
J’ai répondu à cette enquête par mail le 12 juillet (http://www.infotrooz.be/archives/2023/07/12/39970492.html), en faisant part de mon étonnement que l’information ne soit pas disponible sur le site. Le lendemain, je recevais un mail d’accusé de réception de mes remarques m’informant par ailleurs de l’interpellation du service communication quant à la publication de cette enquête. Jetez un coup d’œil sur la page « actualités » du site communal : vous verrez que l’enquête publique est annoncée entre 2 actualités, l’une parue début juillet et l’autre parue mi-juillet. Bref, l’info sur l’enquête publique SDT est parue après sa clôture le 14 juillet.
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Bien sûr, un oubli ou une erreur est toujours possible ; ce n’est pas de cela dont il s’agit ici. La répétition des manquements depuis des années est synonyme de mauvaise gouvernance. Oui, la commune de Trooz est, en matière de participation citoyenne, d’information des habitants, de démocratie locale, bien loin de ce que nous sommes en droit d’attendre d’elle. Les inondations n’y changent rien.
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Bonne gouvernance et démocratie citoyenne : c'est quoi ça ?
Depuis 2017, j’ai écrit plusieurs articulets sur la bonne gouvernance et la démocratie citoyenne à Trooz, sans réelle amélioration (http://www.infotrooz.be/archives/__bonne_gouvernance__democratie_citoyenne/index.html).
Le sommet de l’égarement sera atteint avec le PCDR (Plan Communal de Développement Rural) initié en 2010 et dont les méandres bien plus nombreux que ceux – rectifiés – de la Vesdre auront égaré les quelques courageux citoyens qui s’étaient lancés dans l’aventure. Sept années pour aboutir à un plan d’actions… que la Commune essayera de modifier en toute fin de parcours au niveau de 2 fiches projets, sans l’aval des participants, chevilles ouvrières du programme. Vingt articles sur mon blog seront consacrés à ce PCDR, ponctués par une passe d’armes avec l’échevin en charge du projet qui écrira sur FB que « La CLDR* fait un travail de qualité », ce que je ne manquerai pas de contester : (http://www.infotrooz.be/archives/2020/03/10/38091027.html et http://www.infotrooz.be/archives/2020/03/12/38096404.html) et, finalement, ma démission de la CLDR (http://www.infotrooz.be/archives/2022/12/18/39749968.html).
* Commission locale composée d’élus et de citoyens
Pour info, la CLDR doit une nouvelle fois être « actualisée » (en clair, il faut remplacer les citoyens qui l’ont quittée) ; les candidats avaient jusqu’au 1er septembre pour se manifester. Mais qui a encore envie de servir de béquille à la Commune ?
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Un mot encore au niveau de la démocratie locale à Trooz. Le 24 juillet 2022, après avoir entendu le Directeur général affirmer que « la gestion participative est un concept politique qui ne fonctionne pas », je questionnais par écrit le Collège communal sur ce sujet, cher à mes yeux car essentiel à l’adhésion de la population aux politiques publiques et donc ciment de la cohésion sociale et de la solidarité (http://www.infotrooz.be/archives/2021/10/21/39186280.html). Si le fossé entre les élus politiques et leurs administrés est si profond aujourd’hui, la moindre des choses est de travailler à son comblement. Rapidement, le Bourgmestre Fabien Beltran répondait en confirmant la validité de ce concept et m’informait que la Commune de Trooz allait mettre en place un budget participatif par quartier (une des propositions du PCDR). Alors que le thème de la participation citoyenne est repris dans les déclarations de politique générale qui lient la majorité PS et Cie de 2012 puis de 2018, cette annonce ne risque-t-elle pas de rester lettre morte à un an des élections ?
Toutes ces possibilités d’informer et de faire participer la population ne sont pas que théoriques : le meilleur exemple est celui de notre voisine, Chaudfontaine, qui depuis des années multiplie les initiatives en la matière. L’information qu’elle dispense est aussi très intéressante, en particulier après les inondations dont elle a aussi été gravement victime. En plus d’une rubrique sur son site internet (https://www.chaudfontaine.be/ma-commune/vie-politique-participation/chaudfontaine-demain/), une exposition « L’au-delà des eaux » (https://www.chaudfontaine.be/exposition-lau-dela-des-eaux/) dédiée aux victimes des inondations et à la renaissance de Chaudfontaine se tient jusqu’au 10 septembre à Source O Rama. Des œuvres émouvantes offrent un regard artistique sur ces terribles événements et aident à leur intégration dans nos histoires personnelles et collectives ; mais en sus, tous les projets en cours et à venir sur le territoire communal sont (rapidement) exposés sur un mur ! Aménagement des espaces publics, expropriations, zones d’immersion temporaire, voie lente, infrastructures sportives…
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Pourquoi rien de tout cela à Trooz ?
Non, ce n’est ni une question d’argent, ni une question de moyens humains. Mais un manque de volonté d’informer, d’inclure la population – toute la population – dans le processus de reconstruction et d’appropriation de notre avenir commun.
Les agents communaux de Trooz ne sont pas mis en cause par mes observations et mon analyse. La plupart sont dévoués à leur travail qu’il faut très bien. Sans oublier leur énorme engagement après les inondations de 2021.
La responsabilité est politique, et rien que politique. Le Bourgmestre et les échevins consacrent beaucoup de temps et d’énergie à l’exercice de leur mandat. Être un élu aujourd’hui n’est pas facile ; les réseaux sociaux font office d’exutoires et facilitent les critiques faciles et infondées de citoyens mécontents et/ou frustrés. Même si bien des critiques sont injustes, beaucoup n’ont-ils pas de bonnes raisons d’être mécontents et frustrés envers leurs représentants politiques ? Leur donne-t-on la moindre occasion de s’exprimer et de participer ? Non.
Une information minimaliste et – comme on l’a vu – déficiente, l’abandon de la retransmission sur internet des séances du Conseil communal et des réunions qui se tiennent à nouveau et de facto à huis clos, aucune publicité sur les possibilités légales d’interpellation des élus lors du Conseil, des promesses de début de législature non tenues, une opposition politique qui ignore quantité d’importants sujets… Bref, une démocratie locale moribonde.
Je veux préciser une chose ici : beaucoup de critiques des élus communaux – et d’institutions comme la Croix Rouge de Belgique – au sujet de leur travail auprès des sinistrés après les inondations de 2021 ont été très injustes car – à l’exception de certains qui ont cru bon de partir en vacances juste après la dévastation – il est évident qu’ils ont tous fait le maximum possible, chacun à son niveau et en fonction de ses moyens et responsabilités. Mais… Mais si la Commune de Trooz avait été, depuis 2012 par exemple, exemplaire en matière de participation citoyenne et de communication, les choses ne se seraient-elles pas mieux passées entre elle et ces habitants mécontents ?
J’ajoute aussi, et à nouveau, que je suis personnellement très critique quant à la manière dont les pouvoirs publics de tous niveaux ont traité et traitent aujourd’hui la Vesdre (https://urbagora.be/interventions/notes-de-travail/rendre-la-vallee-de-la-vesdre-resiliente-necessite-avant-tout-de-se-reconcilier-avec-la-riviere.html). Pas sûr que l’on évite les problèmes de demain avec ce que l’on fait aujourd’hui. Mais ça, c'est une autre histoire.
Il est quand même une situation très particulière à Trooz...
Les critiques régulières et à peine voilées de son premier agent communal, le Directeur général, en place depuis plus d’une dizaine d’années. Ses compétences professionnelles ne sont pas mises en cause. Oui, mais où est le problème alors ?
La cacophonie au niveau de l’information du public sur le site internet ? Le DG. Les retards dans certains dossiers et le risque de perdre des subsides ? Le DG. Des difficultés récurrentes au niveau du personnel ? Le DG. « On n’arrive pas à faire changer cela ».
N’est-ce pas un peu facile de la part des élus de se dédouaner de cette manière ? Lequel a osé dire clairement au Directeur général qu’il y avait un problème et qu’il fallait que ça change ? Aucun ! Le DG est plus ou moins sévèrement critiqué dans les coulisses, pour des petites et grandes choses, et ça en reste-là. S'il y a vraiment un problème, qu'attend-t-on pour le régler ?
Je le répète, quelles que soient les éventuelles erreurs ou fautes du DG, la responsabilité est politique, et rien que politique. C'est aux élus d'agir pour assurer la qualité des services offerts à la population et la bonne gestion des "affaires communales".
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C’est aujourd’hui la rentrée...
...qui marque le début des manœuvres qui conduiront aux campagnes électorales et aux élections régionales, fédérales et européennes en juin 2024 et communales et provinciales en octobre 2024.
Certains élus communaux de Trooz se présentent déjà - sur FB - comme candidats pour octobre 2024. La photo souriante, les remerciements d’usage et l’engagement… d’un engagement renouvelé nous sont offerts en gage de sérieux et de compétences. Oui mais avant cela...
J'essayerai de vous ferai part, le moment venu, de mon appréciation du travail de la majorité mais aussi de l’opposition au cours de cette législature 2018-2024. Les vingt et quelques élus qui ont siégé et siègent au Conseil communal, et en premier lieu le bourgmestre et les échevins, doivent se demander s’ils y ont bien (encore) leur place pour 6 nouvelles années. Et pour certains, s'ils en ont vraiment envie.
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Sus aux larges et fades majorités.
Ce qui me paraît avant tout dommageable pour la population de Trooz, c’est la composition même du Conseil communal, totalement déséquilibrée avec une très large majorité sûre de ses droits et de ses prérogatives, et une opposition réduite à 2 ou 3 élus, d’autant plus faiblarde si ses représentants n’ont aucun mordant et ne communiquent jamais en dehors du huis clos du Conseil. Les 11 dernières années sont un exemple flagrant du fonctionnement insatisfaisant de l’institution politique communale à Trooz.
La démocratie locale à Trooz ne pourra se régénérer que si chaque élu candidat en 2024 se remet en question, que les larges majorités fades et consensuelles sont remplacées par une majorité resserrée compétente et motivée faisant face à une réelle opposition, elle aussi compétente et motivée. En clair, peut-être est-il temps - après 6, 12 ou plus encore d'années au Conseil communal - que plusieurs élus passent la main.
Oui, ce sont les citoyens qui décideront. Mais pour cela, deux autres conditions sont essentielles : qu'ils continuent de s’intéresser à la politique (et qu'ils en fassent) et que les listes électorales soient renouvelées.
C'est bien ce que je dis : c'est de la responsabilité du politique.
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