Billet d'humeur virtuelle
(contact : troozinfo@gmail.com)
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L'administration communale est-elle accessible aux PMR ?
Question qui m'a été posée... par mon téléphone à la sortie de la Maison communale qui n'accueille plus le public de longue date, les services à la population ayant déménagé dans un bâtiment voisin adapté.
Les consommateurs ont pris l'habitude de partager leurs recommandations : restaurants, hôtels, commerces, sites de e-commerce... sont aujourd'hui tous susceptibles de faire l'objet de remarques. Avec les dérives que l'on peut imaginer. Argument de ces sociétés qui vous sollicitent parfois et vous volent souvent des données en vue de les commercialiser : "faire le meilleur choix".
Choix du meilleur service, du meilleur accueil, de la meilleure côte à l'os, du meilleur compagnon ou de la meilleure compagne.
Un sacré business qui n'a pas fini de se développer : soit les entreprises intègrent cette nouvelle donne dans leur stratégie de communication en ligne, ce qui coûte cher, soit elles en sont victimes, ce qui coûte également cher. Un enjeu et un nouveau défi pour les professionnels, qu'ils soient ou non à la hauteur. Il leur est hautement conseillé d'utiliser la recommandation sociale à leur profit ; en clair lui faire dire ce qui leur est favorable, ou - sur le mode défensif - contrer ce qui leur est défavorable, à juste titre ou non.
Et donc, si la Maison communale de Trooz ne vous plait pas, allez voir à Chaudfontaine ou à Olne. Prenez vos clics et vos clacs par la même occasion et allez profiter de la rampe d'accès ou de l'ascenseur de nos voisins, en attendant d'en avoir vraiment besoin lorsque l'âge vous aura rattrapé.
Ici, on sort de la recommandation sociale pour se rapprocher de la caricature, premier pas vers l'incompréhension et la rupture de confiance. Merci la 4G et le flicage qu'il / qu'on lui "autorise".
Mais cela n'empêche pas de se poser la question de savoir quels aménagements doivent être faits pour faciliter l'accès aux PMR... J'apprenais hier que les Personnes à Mobilité Réduite ne sont pas que les chaisards où les mamans avec poussette mais toutes les personnes entravées dans leurs mouvements. Les cyclistes qui ne peuvent par exemple pas accéder à la navette fluviale liégeoise pour ensuite poursuivre leur parcours sur deux roues. Et les automobilistes coincés dans les embouteillages ? Instinctivement, j'ai moins d'empathie pour ces derniers qui participent activement au mal qui les affecte et l'imposent à ceux qui ont fait le choix d'une mobilité alternative, bien périlleuse dans un environnement largement dédié à la voiture.
Les "aménagements raisonnables" visent à permettre aux personnes en situation de handicap de bénéficier de mesures concrètes qui réduisent, autant que possible, les effets négatifs d’un environnement inadapté à leur situation. C'est aujourd'hui une obligation dans les écoles de l'enseignement ordinaire fondamental et secondaire afin de rencontrer les besoins spécifiques des élèves et permettre à tous de suivre une scolarité la plus "normale" possible. Cela va bien au-delà de l'accès à tous mais il reste beaucoup à faire pour concrétiser sur le terrain les engagements de la Fédération Wallonie-Bruxelles. On pourrait envisager des "aménagements raisonnables" ailleurs aussi.
Raisonnable ; un mot qui appelle à la réflexion, à la limitation volontaire des capacités pour que la raison l'emporte. Mais la raison des uns et la raison des autres vous savez...
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