La nature aseptisée
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Miroir de la nature humaine
Dans son premier essai de 1988 parmi une série consacrée aux rapports que l'homme entretient avec la nature, le chercheur François Terrasson examine la perception que l'homme a de la nature, et en tire les raisons qui finalement poussent à la détruire : la peur de tout ce qui est « organique, griffu, gluant, vaseux... ».
Pour s’en protéger, l’homme s’extrait de la nature… alors qu’il en est issu et qu’il lui doit sa survie.
Plus qu’à méditer, car cet affranchissement ne cesse de se renforcer avec l’ère numérique qui pourrait nous faire croire que notre salut se trouve - forcément - sur le réseau. Cette nouvelle croyance que le progrès et les « nouvelles technologies » apporteront une solution à tous les problèmes, même les plus ardus et urgents, est un vrai danger. Par le passé, beaucoup ont cru que si l’humanité était capable d’envoyer des hommes sur la lune, elle n’aurait aucune difficulté à éradiquer la faim dans le monde ; que si l’humanité était capable de construire une bombe d’une puissance suffisante pour éradiquer la vie sur un continent entier, tout conflit entre « grandes puissances » deviendrait impossible. Ces fléaux continuent pourtant d’affecter des millions d’hommes, de femmes et d’enfants dans le monde.
Notre monde de plus en plus connecté nous a coupé nos racines et dans bien des cas, les écrans sont devenus un obstacle entre l’espèce humaine et sa terre nourricière.
Au quotidien, dans les rues où nous vivons, et jusqu’à la « campagne » à Trooz et ailleurs, une des manifestations de cette perte de contact est cet aseptisation de nos espaces de vie, jusqu’à nos propres jardins desquels la nature est totalement exclue.
"Urbanisez cette nature que je ne saurais voir !"
"Ma vision de la nature, c'est cela"
"Dommage, car ça pourrait aussi être cela"
"Alors, on invite, on gère, on (en)cadre, on réinvente la nature"
"Et si on laissait faire la nature ?"
Il serait ridicule - et contre-productif – de blâmer les gens qui chassent la nature hors de chez eux, hors de leur vie ; mais les inviter à (re)découvrir la diversité, la beauté et les bienfaits de la nature qui nous entoure pourrait les… reconnecter avec leur propre nature.
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