La démocratie, que n’en a-t-on déjà parlé…
(contact : troozinfo@gmail.com)
Vous aurez lu l’intéressant article « Vos élus au Conseil communal... sont-ils assidus » paru sur le blog SudPresse de Trooz le 10 octobre dernier (http://trooz.blogs.sudinfo.be/archive/2017/10/10/vos-elus-au-conseil-communal-237358.html) ; le taux de participation de chaque élu aux 51 séances du Conseil communal depuis octobre 2012 y est rigoureusement exposé. Disons-le d’emblée, les 19 conseillers, échevins et... bourgmestre (socialiste depuis des décennies) de notre commune sont très assidus, surtout si on se rappelle la situation qui prévalait lors des législatures précédentes, l’ancienne bourgmestre Madame Laurent tempêtant régulièrement contre l’absentéisme prononcé… de certaines de ses ouailles.
Oui mais la présence ne fait évidemment pas tout, faut-il encore participer, comme le sous-entend très bien l’article dont mention ci-dessus. En tant qu’unique assemblée publique, le Conseil communal est le cœur de la démocratie locale, l’organe souverain qui prend les décisions les plus importantes (en dehors des prérogatives exclusives du bourgmestre).
Ce sont les individus qui doivent défendre la démocratie. Et les élus la faire vivre.
L’engagement politique d’un élu ne se limite pas au Conseil communal ; et heureusement sinon la démocratie serait minimaliste sinon déclinante. En dehors des réunions des autres organes de la Commune, composés pour certains en partie de citoyens, chaque rencontre, chaque manifestation… peut aussi être l’occasion de parler et d’échanger sur la commune et sa gestion, et donc de « faire de la politique », chacun avec ses idées et convictions personnelles. Une manifestation propre à un parti *, à la majorité * ou à l’opposition, mais aussi des débats de société, des enquêtes publiques, des études d’évaluation technique… sont autant d’occasions de prendre et d’exposer des positions… politiques **.
* et donc le bal du Bourgmestre, évidemment
** sans pour autant empêcher les réjouissances et la convivialité
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Sous différentes formes, internet permet aujourd’hui une large audience et une formidable possibilité pour les élus d’élargir le débat et les échanges d’idées avec la population et la société civile, les faisant ainsi participer un peu plus concrètement à la démocratie. (auto promotion à l'appui)
Le nouveau site internet de la commune est toujours en rodage. Son onglet « vie politique » est très important puisque nécessaire à la bonne marche de la démocratie locale ; actuellement, il ne remplit pas encore sa fonction. La déclaration de politique générale (DPG) qui lie et reprend les engagements de la majorité PS-MR-EcoVa, les politiques suivies par chaque échevin et le bourgmestre dans leurs fonctions respectives, les PV des conseils communaux (seul les 5 premiers de 2017 sont en ligne)… doivent y être accessibles.
Le Conseil communal, qui doit se tenir minimum 10 fois par an, est précédé d’un pré-conseil rassemblant les 17 élus de la majorité (qui veulent y participer) durant lequel les positions sont affinées et quelques questions posées à huis clos. A 20h00, les 2 élus de l’opposition les rejoignent pour une réunion du Conseil dont la durée va de 45 minutes à 2 heures. Les points de l’ordre du jour, fixé par le Collège, sont exposés, éventuellement débattus puis soumis au vote.
Dans les faits, la majorité affiche toujours une parfaite unanimité et ce sont les élus de l’opposition qui questionnent et animent les échanges. Vous l'aurez compris : le Conseil communal est parfois plus théâtral que démocratique… (http://www.infotrooz.be/archives/2015/09/07/32597298.html) et on comprend tout aussi bien le peu d’intérêt des habitants à assister à ces réunions qui ressemblent parfois à des audiences notariales.
Chaque citoyen a la possibilité - comme les conseillers - de consulter les points inscrits à l’ordre du jour dans la semaine qui précède la séance.
Et la population ?
L’assistance du public lors des Conseils communaux, parlons-en : elle est reprise dans le graphique ci-dessous pour la période de mai 2015 à aujourd'hui. Oui, il arrive qu’il y ait plus de public que d’élus…
S’agit-il d’un manque d’intérêt pour l’action politique ? Je ne le crois pas. Plutôt d’un malentendu, d’une suspicion généralisée à l'égard du monde politique entretenue par "les affaires" (ce que vient corroborer ce xième sondage qui envoie le PS et le CdH par le fond... et qui va encore augmenter la nervosité de nos élus trooziens), peut-être aussi d’un certain repli sur soi. Et d’un mode d’expression de la démocratie qui n’encourage pas les gens à se déplacer ! Il existe des solutions pour changer cette triste situation et faire en sorte que le public en apprenne davantage en assistant au Conseil qu’en lisant un compte-rendu, même rédigé par une entité neutre ou l’opposition !
Le malaise n'existe donc pas que chez les autres ; il est aussi bien présent à Trooz.
Il existe de très nombreuses manières pour une commune de tendre la main à sa population afin de la faire participer plus concrètement à la réflexion, la (bonne) gestion et partager ainsi certaines responsabilités citoyennes. C'est, me semble-t-il, aussi une question de bonne gouvernance. Malgré les nombreux développements exposés sur ce bloc (voir l’onglet « politique »), la majorité à Trooz demeure malheureusement très timorée en la matière. Dans le contexte délétère actuel, c'est incompréhensible.
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