Au détour d'un chemin... (2ème partie)
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Le chemin qui conduit de Fonds-de-Forêt à Forêt offre un dénivelé de plus de 100 mètres dans une ambiance essentiellement forestière (tronçon supérieur repris dans la balade n°1 des sentiers communaux balisés).
C’est qu’on ne monte pas sans peines d’un village autrefois populaire à un ancien chef-lieu !
Enjambant la Magne, le chemin de la « rue » Viesheid longe d’abord un haut mur qui cache un ensemble d'appartements modernes en cours de construction à l’emplacement d’un ancien moulin (et d'une fabrique d'aiguilles, et d'une poterie, et d'une scierie...). Un peu plus loin, une ancienne bâtisse sera elle-aussi prochainement intégrée dans une maison moderne, sauvant ainsi ce remarquable témoin du passé.
avant - après : toujours intéressant de comparer...
Pierres calcaires, angles et encadrements de fenêtre en briques rouges : une architecture typique des bâtiments de la défunte Société Anonyme des Charbonnages du Hasard qui ponctuaient autrefois l’ancienne voie ferrée reliant la vallée de la Vesdre au site minier de Micheroux.
Début de l’ascension du versant par un étroit chemin bordé d’un nouveau grillage : mais quelle manie ont-ils tous de vouloir s’enfermer ?
Passage dans une petite prairie puis retour dans le bois : le bruit du trafic routier de la N673 s’estompe enfin.
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Des passages de clôtures bien peu pratiques, surtout en présence de chevaux. Rien n'est fait - de la part des privés - pour faciliter le passage des randonneurs, au contraire.
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De vieux charmes taillés en têtards forment un beau cordon : c’est le début de l’automne et déjà les tons se font plus chauds sous la lumière rasante du soleil.
Chênes, hêtres, érables, charmes et bouleaux sont quelques-unes des essences forestières. Seule la sitelle se fait entendre, bruyamment.
Soudain, une paroi rocheuse parfaitement lisse attire mon attention ; elle surplombe une fosse partiellement comblée de terre et de déchets : plastiques, pneus… Ne serait-il pas possible d’assainir cet endroit si singulier ? D’autant qu’il serait le résultat d'un effondrement naturel du sous bassement de la colline, ce qui tendrait à prouver qu'il y a d'autres grottes que la grotte Walou dans ce massif calcaire.
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Un endroit à assainir pour rendre au site toute sa noblesse.
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Au croisement, la potale millésimée 1761 a perdu sa statue : un saint, la Vierge, le Sacré Cœur ou le Christ ?
A droite au croisement. Le chemin se creuse quelque peu et devient caillouteux ; de part et d’autres, de beaux arbres projettent leur rameaux tortueux dans le ciel comme autant de zébrures. Un troupeau de vaches (des Aubracs apparemment, ou des Parthenaises ?) gambade dans la prairie dont les parties les plus pentues n’ont plus qu’une herbe rase et séchée à offrir.
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Le chemin est manifestement entretenu. A certains endroits, un mur en pierres sèches borde le chemin ; ailleurs c’est un beau roncier qui nous propose ses fruits.
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Soudain, une ancienne croix nous rappelle la tragédie de Forêt, celle d’août 1914. Le soldat Joseph Imschoot, dont la tombe se trouve dans le cimetière de Forêt, est mort comme tant d’autres aux premiers jours du conflit et sa famille venue de Gand a souhaité marquer ici la perte d’un des siens.
avant - après : toujours intéressant de comparer...
Le petit patrimoine nous raconte toujours une histoire, dramatique dans ce cas-ci.
Derrière cette croix, à nouveau une maison moderne, entourée d’une haie d’ifs. Que l’on doit voir loin de la terrasse de cette belle maison ! Et comme on doit voir de loin la blancheur de son crépi tranchant avec le vert des frondaisons ! Les habitants de l’Avenue des Sorbiers à Magnée ont perdu la magnifique vue du village de Forêt qui était la leur.
Enfin, le clocher de l’église Sainte-Catherine apparaît au fond du passage entre deux vieilles maisons qui appartiennent à la couronne de la place du village ; il annonce la fin de l’ascension. Ses cloches annoncent l’office une fois tous les 15 jours, en alternance avec Sainte-Thérèse (de Lisieux) à La Brouck. Par contre, le petit clocheton de la chapelle attenante au château de Forêt marque les heures et demi-heures de sept à dix-neuf.
avant - après : toujours intéressant de comparer... (au risque de me répéter)
Il y a deux cloches dans le clocher de Sainte-Catherine. Elles sont toujours actionnées à la main par des cordes de chanvre à poulies. On ne les actionne qu'une dizaine de minutes avant l’office.
La plus légère donne un son aigu dont on dit qu’elle fait hurler les chiens des environs ! ; elle commence à tinter après trois ou quatre balancements. L'autre fait le triple poids et commence à tinter au sixième coup du balancier en donnant un son grave et profond.
A la démolition de la tour avant la guerre de 40, elles ont été cachées sous le bois de chauffage dans le parc du château de Forêt. Puis replacées dans la nouvelle tour reconstruite dans les années 50'.
La place du village, un écrin pour l'église classée. Un bémol : les affreuses aubépines rouges qui, malgré les demandes répétées, continuent de dénaturer l'espace.
Remerciements... à celles et ceux (et en particulier Edouard Maréchal) qui m’ont communiqué informations et anecdotes, précieuses pour la rédaction de l'article.
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