Fauchage tardif des bords de routes

7 juillet 2016

favorable à la vie sauvage

En Wallonie, depuis 1995, une opération de gestion écologique des bords de routes est pilotée par le Département de la Nature et des Forêts (DNF). Cette opération a pour objectif de permettre le développement de la vie sauvage sur les talus et accotements du réseau routier. Pour ce faire, la technique du fauchage tardif a été privilégiée. Utilisée en dehors des endroits prioritaires pour la sécurité des usagers de la route, elle consiste à pratiquer un seul fauchage annuel après la période de reproduction des espèces, soit généralement après le 1^er septembre. Grâce à ce fauchage tardif, la flore des bords de routes dispose du temps nécessaire pour fleurir et produire les graines indispensables à sa pérennité.

Les espèces appartenant à la flore de Wallonie sont nombreuses sur les bords de routes. Qu'elles soient communes, rares ou en voie de raréfaction, elles appartiennent généralement à des associations végétales typiques des prairies peu fertilisées et riches en fleurs, autrefois largement répandues dans le paysage mais qui, en raison de l'urbanisation et de l'augmentation de la productivité au sein des terres agricoles, ont fortement régressé. Cette raréfaction confère aux bords de routes abritant les derniers témoins de ces végétations, une valeur conservatoire non négligeable.

Les inventaires botaniques réalisés sur les bords de routes ont révélés la présence de 850 espèces (soit 50´% des espèces végétales naturellement présentes en Wallonie) parmi lesquelles des espèces protégées ou menacées. Ces espèces se répartissent en fonction de facteurs écologiques tels que la nature du sol, le relief, le climat régional, le microclimat, etc.

Dans le bas de la rue de Forêt, des affleurements rocheux ne permettent qu'à de rares plantes de s'installer, comme l'orpin jaune, plante grasse de la famille des Crassulacées. Sur ce talus, on trouve notamment la Molène noire et l'Achillée millefeuille, 2 plantes de grand développement.

Et à Trooz ?

A Trooz, les relevés réalisés montrent la présence d'au moins 150 espèces végétales, dont certaines sont rares et parfois protégées ! Certains bords de routes de la commune sont des milieux naturels diversifiés et riches en espèces végétales et animales.

Parmi les espèces végétales les plus remarquables, citons la pensée calaminaire et le tabouret calaminaire. Normal, il y en a des millions dans la réserve naturelle de La Rochette, ancien crassier de l’usine métallurgique de Prayon ! L’origan, très apprécié des insectes butineurs, est présent en plusieurs endroits.

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Lors du passage de la faucheuse, il est conseillé au technicien de lever sa machine (ou la maintenir à 40 cm au-dessus du sol) et ainsi épargner les belles plages d'origan qui sont un "projet Maya" à elles toutes seules !

Sinon, on peut signaler une flore bien distincte selon les conditions de l’endroit, le contexte « ardennais » au nord de Trasenster n’étant pas celui rencontré à Fonds-de-Forêt ou Péry !

Fauchage tardif = plus de plantes à fleurs

Parmi les plantes au bord des routes, beaucoup sont réputées mellifères et leur abondance est également souvent fonction de la richesse du sol en éléments nutritifs. Paradoxalement, l'abondance augmente lorsque les sols contiennent moins d'éléments nutritifs. Aussi, la technique du fauchage tardif peut être améliorée par le ramassage du produit de la fauche, de manière à diminuer la fertilité du sol.

Ce fauchage tardif profite également aux espèces animales qui trouvent sur les talus et accotements du réseau routier, la nourriture nécessaire et un abri varié. Il permet d'étendre l'habitat de plusieurs espèces, notamment dans les plaines agricoles. Ce projet renforce le maillage écologique d'un territoire et contribue à la constitution de zones temporaires de refuges durant les périodes de travaux agricoles (par exemple les moissons et les fenaisons).
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Cinq types de bords de route bien distincts

Rue Haute à Fraipont : la fauche du bas du talus permet de préserver le haut et donc aux plantes de fleurir et produire des graines. En certains endroits, emporter le produit de la fauche permettrait de favoriser les espèces plus exigeantes.

Rue sur les Charneux au-dessus de Fraipont : talus enfriché en bordure de forêt. Une seconde fauche de la friche fin septembre début octobre permettrait d'éviter l'envahissement progressif par les ronces et la fermeture du milieu.

Rue sur le Bois à Trasenster : centaurée jacée en bordure de prairie.

Route de Baneux à Trasenster : un recouvrement de 50% par la végétation sur un talus bien exposé au sol très superficiel sinon absent, et une diversité spécifique vraiment intéressante. Exemple : la gesse des montagnes et la gesse à feuilles de lin sur le même espace !

Rue au Thier : Séneçon jacobée. Ce bord de route présente une belle diversité (Campanule raiponce...) et mériterait d'être repris dans les tronçons fauchés tardivement.

Actuellement, 227 communes wallonnes participent à l’opération « fauchage tardif ». Elles ont permis la création d'un réseau écologique constitué de quelque 16.000 km de bords de routes, ce qui représente une superficie d'environ 3.600 hectares. La commune de Trooz apporte à ce réseau 35 km, soit près de 7 ha.

Infos complémentaires : brochure « la vie sauvage emprunte aussi nos routes »

http://environnement.wallonie.be/publi/dnf/vie_sauvage.pdf