Protection de la nature à Trooz : le bilan d'A. Dombard
(contact : troozinfo@gmail.com)
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L’article signé André Dombard, ex-échevin de l’environnement, dans le dernier bulletin communal appelle un bilan de son action au cours de ses 3 années de mandat.
La liste des « gestes forts posés en 2015 par notre Commune au niveau de la conservation de la nature » s’apparente malheureusement plus à un recueil de bonnes intentions qu’à un répertoire objectif de ce qui a effectivement été réalisé avec succès. Car tout est relatif : jeter un sucre dans un verre d’eau ou dans l’étang de pêche de Fond-de-Forêt n’a pas tout à fait le même effet !
Avant toute chose, et encore une fois, aucun doute à avoir sur la bonne volonté d’André Dombard, ce qui n’est pas le moindre des mérites. Ni sur les employés et ouvriers du service communal d’ailleurs. Mais au-delà des intentions, qu’en est-il vraiment ?
Reprenons la liste, et ajoutons-y quelques commentaires.
- La tolérance zéro en matière d’utilisation de produits phytopharmaceutiques (désherbants et herbicides).
La Commune a anticipé l’interdiction du recours aux pesticides sur les espaces publics à l’exception de quelques endroits dont les cimetières, imposée depuis juin 2014, mais aussi l’interdiction totale de leur emploi au 1er juin 2019. Ce qui est assez remarquable car cela démontre sa volonté d’adopter des pratiques plus responsables et de montrer le bon exemple. Bravo ! Mais à qui s’applique cette « tolérance zéro » : la population ? Les habitants de Trooz n’ont aucune raison d’employer moins de pesticides qu’ailleurs puisque la seule information qui leur est fournie en la matière se limite à une incantation de temps en temps dans le magazine. Et certains ne se privent pas d’épandre des herbicides… sur le territoire public ! - La création de zones fleuries dans les cimetières et les grandes pelouses.
Le projet Maya ne révolutionnera jamais la considération générale qu’ont les gens de leur environnement mais combiné à une gestion différenciée (http://www.infotrooz.be/archives/2015/06/06/32109648.html) de certaines parties d’espaces verts, cela montre qu’il existe des alternatives aux pelouses rases tondues tous les 15 jours et aux massifs de cotonéasters et autres berbéris. Très bien. Et d’autant plus utile que la nature ne se porte pas bien du tout ; les espaces publics mais aussi les jardins privés peuvent et doivent devenir plus accueillants pour la biodiversité. - La plantation de haies vives et indigènes.
En 2015 ? Où ça ? Ah oui, les 35 m de hêtres le long de la voie d’accès à l’antenne administrative communale. Ah non, c’était en 2014 (http://www.infotrooz.be/archives/2014/02/25/29300724.html). Quand la Commune plantera-t-elle une haie le long du mur du cimetière de Prayon (en remplacement des quelques vieux lauriers cerise) et dans le bas du même cimetière (en remplacement de l’alignement irrégulier de cyprès ou de thuyas http://www.infotrooz.be/archives/2015/03/13/31698683.html), le long de la palissade des terrains de football de Prayon, en remplacement de ce qui reste du mur en béton bordant l’ancien terrain de basket de Fond-de-Forêt, en bordure de propriété de l'école El No (trop tard, elle va être vendue)… ? Bonne nouvelle : la Commune va planter prochainement une haie vive en bordure du petit espace vert de forme triangulaire situé contre le talus du chemin de fer à La Brouck. Qu’elle en profite pour planter également une belle haie vive taillée à la place des vieux arbustes contre ce talus.
Dernier point, essentiel : quand la commune va-t-elle faire respecter l'obligation de planter des haies d'essences indigènes reprise dans les permis d'urbanisme ? Compétence de Christophe Marck !
. - Le fauchage tardif des bas-côtés de nos chaussées.
La convention « bords de route » a été introduite par la Wallonie en 1995, Année européenne de la conservation de la nature. L’objectif principal est de conserver la richesse biologique de ces milieux en limitant leur gestion intensive aux seules zones de sécurité et de contraintes techniques et en pratiquant un fauchage annuel tardif sur le reste des talus et accotements du réseau routier. De nombreuses espèces végétales ont ainsi le temps de fleurir et de produire des graines pour se réensemencer. - La plantation d’arbres fruitiers.
En 2015 ? Où ça ? Ah oui, sur le terrain de l’ancien terrain de football de Nessonvaux consacré à des jardins communautaires et à la nature. Ah non, c’était bien avant... - L’entretien de mares.
En 2015 ? Où ça ? Pas la petite mare de Trasenster qui était envasée, aujourd’hui vidée en attendant son curage. Les mares n’ont pas tant besoin d’être entretenues, sauf pour contrer le phénomène naturel d’envasement, et lorsqu’elles sont éventuellement envahies par la végétation. Pour autant que l’eau soit propre, sinon bien d’autres problèmes surviennent. - Un projet d’ouverture de cours d’eau canalisé.
L’intention est bonne, le projet contre productif… et coûteux ! http://www.infotrooz.be/archives/2015/10/11/32761456.html
Dans son état actuel, pourvu que cela reste un projet car pour la nature, cela n’apportera rien. - Le transport systématique des produits de curage de fossés vers un centre de traitement.
C’est la moindre des choses, mais c’est vrai qu’il n’en a pas toujours été de même. Merci pour la nature. Et pourquoi ne pas utiliser cette filière pour les 2 ou 3 m³ de vase de la mare de Trasenster ? - Le traitement de zones infestées par des plantes invasives.
La lutte coordonnée contre la Berce du Caucase est nécessaire ; il s’agit d’une ombellifère exotique qui s’installe notamment sur les berges des cours d’eau et dont la sève cause de graves brûlures en cas d’ensoleillement. La Renouée du Japon est quant à elle impossible à éradiquer… et même à contenir : elle a envahi des milliers de km de berges dans toute l’Europe. - La prise en charge du ramassage et de l’entretien des poubelles publiques par notre service technique communal.
C’est bien pour la propreté de notre cadre de vie ; rien à voir avec la nature. - L’adhésion à la campagne Pollec (Politique Locale Energie Climat).
Je comprends mieux pourquoi on parlait de la COP 21 et de Conférence sur le Climat dans l’introduction de l’article. Merci pour l’environnement et le climat donc. Si le climat change plus fort encore, la nature s’adaptera toujours ; quant à l’homme…
Pollec est une initiative wallonne animée par l'APERe permettant aux communes de bénéficier d’un soutien financier pour le recours à une expertise externe en vue d’élaborer un Plan d’Action en faveur de l’Energie Durable. Tiens, je vais demander où en est ce plan d’actions (avec « s »). Sinon, reconnaissons que la Commune investi dans une meilleure isolation de ses bâtiments : salle Floréal, école de Prayon… C’est quand le pétrole est bon marché, et que les pouvoirs publics font ainsi des économies, qu’il faut investir dans… les économies d’énergie. Cqfd - La volonté, reconnue et subsidiée, de plantations d’arbres indigènes dans une série de zones sélectionnées en fonction de leurs utilités sociales (écoles, bâtiments publics, cimetières).
On suppose qu’il s’agit de Biodibap’ (biodiversité et bâtiment public).
Parlons-en ! Euh, en fait, tout est déjà dit… Déjà presque 2 ans de retard. http://www.infotrooz.be/archives/2015/11/18/32940704.html
Le « bilan » pour ces seules actions est déjà quelque peu en demi-teinte, n’est-ce pas ?
A vous de voir ce qui est satisfaisant, et ce qui ne l'est pas...
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.Il y a bien d’autres choses en matière de nature à Trooz dont on peut parler.
- Information, sensibilisation, communication
On le sait depuis le premier jour : la communication est un point faible de la Commune. Le nouveau site internet doit absolument y remédier. Au niveau de la gestion différenciée et de l'arrêt de l'utilisation des pesticides, la Commune a fait un réel effort (magazine et panneaux sur le terrain) qui mérite d'être salué ; on passe donc du rouge à l'orange. - Les bois communaux (bois d’Arlon)
Le vaste massif au sud-est de Trasenster (plus de 160 hectares) est public, propriété pour moitié de la Commune de Trooz et pour l’autre moitié de la Ville d’Arlon. Bien que géré par le Département de la Nature et des Forêts (DNF), la Commune doit s’assurer du respect d’un équilibre entre les fonctions économiques, écologiques et récréatives. Un article sera prochainement consacré à la biodiversité et à la gestion écologique de la propriété forestière. Je ne vous dévoile qu’une chose : la carte rouge ! - Semaine de l’arbre
La Commune participe chaque année à la distribution d’arbres, en collaboration avec le Centre Le Merisier. - Opération de nettoyage des bords de Vesdre
La Commune y participe depuis de nombreuses années et avec beaucoup de volonté. - Concours jardin naturel
Initiative très heureuse d’André Dombard. - Les espaces verts
La Commune ne ménage pas ses efforts pour bien entretenir ses espaces verts. Bravo au personnel communal pour ce gros travail dans des conditions pas toujours faciles. La taille des arbres s’est aussi fortement professionnalisée ces dernières années, ce qui était bien nécessaire. Un gros bémol pour les 3 espaces verts du quartier (très densément peuplé) de La Brouck qui doivent absolument être repris en main et où des interventions de renouvellement des plantations sont devenues urgentes. La Commune en est consciente. De nombreux articles dans la rubrique « espaces verts » dont le dernier http://www.infotrooz.be/archives/2016/02/05/33279321.html - Les jardins communautaires de Nessonvaux… et les difficiles relations de voisinage
Des particuliers très motivés s’investissent depuis plusieurs années sur ce terrain autrefois destiné au football : culture de légume selon la méthode Soltner, arbres fruitiers, zone fleurie, ruches… Remarquable ! La Commune est propriétaire d’une petite partie de la prairie voisine occupée par un fermier… qui n’a manifestement rien à faire de la nature et du travail des jardiniers puisqu’il épand des pesticides… jusque sur le terrain aménagé ! Une reprise en mains de la situation est indispensable, bail à ferme ou pas ! - Infractions, pollutions…
Informer c’est bien (quand ça se fait), sévir est tout aussi nécessaire. Quelques images qui montrent qu’en matière d’atteinte au patrimoine naturel, notre Commune paie aussi sa part.
J’espère que vous n’aurai pas trouvé ce rapide bilan trop sévère, car j’aurais pu l’étendre à des matières environnementales : le raccordement obligatoire à l’égout en zone d’assainissement collectif et la tenue d’un registre (obligation du règlement général d’égouttage), la production de déchets ménagers qui fait de Trooz une commune très peu exemplaire, les actions cosmétiques d’Intradel en matière de prévention dans les communes, Natura 2000 et l’information qui n’a pas été diffusée par la Commune lors de l’entrée en vigueur le 1er janvier 2015 de l’arrêté de désignation du site Natura 2000 BE33016 « Basse vallée de la Vesdre »…
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Je veux finir par un point très positif : les réunions de la Commission « Travaux et Environnement » durant lesquelles tout a toujours été complètement exposé et dans la plus parfaite transparence, de manière cordiale et constructive. A Eric Nori de prendre la relève. .
Un article à relire, même s’il date du 13 décembre 2013 : Biodiversité : Et à Trooz, que fait-on ? http://www.infotrooz.be/archives/2013/12/09/28613519.html
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