Réserve naturelle de La Rochette :
(contact : troozinfo@gmail.com)
poursuite des travaux de gestion
La réserve naturelle de la Rochette couvre une quarantaine d’hectares de terrains pollués par les métaux lourds (zinc, plomb, cadmium) provenant des activités de l'ancienne usine métallurgique de Prayon. La partie la plus intéressante du point de vue biologique est constituée de « pelouses calaminaires » où se sont installées une flore herbacée et une faune rares et en partie typiques de ces milieux très spécifiques.
Il s'agit :
- soit d’espaces couverts par des dépôts de scories (on parle alors de site secondaire) ;
- soit d'espaces pollués par les fumées toxiques chargées de poussières métalliques (on parle alors de site tertiaire).
Ces pelouses calaminaires sont parmi les plus vastes d’Europe !
Même si la recolonisation forestière est très lente sur de tels sols, elle a néanmoins lieu, se dont témoignent des photos prises à 20 ans d’intervalle. Les bouleaux et les saules marsaults sont les premiers arbres à revenir (espèces pionnières) auxquelles s’ajoutent malheureusement des espèces exotiques comme le robinier faux acacia et le cerisier tardif. Cette végétation arbustive puis arborée s’étend, produit de plus en plus de litière… et referme progressivement le milieu au détriment des pelouses… et de l’intérêt écologique du site. C’est pourquoi les naturalistes réalisent des travaux de gestion pour figer une partie du site dans un stade d’évolution favorable à la biodiversité.
Il ne faut pas s’en étonner : c’est sans le savoir ce qu’ont fait pendant des siècles les paysans qui faisaient autrefois pâturer leurs troupeaux de moutons et de bovins rustiques dans les landes, où dans les prairies de fond de vallée réservées à la fauche pour le foin. Ces techniques agropastorales sont à l’origine de milieux semi-naturels de très grande valeur, qui pour être conservés doivent eux-aussi être gérés, mécaniquement ou par le rétablissement de ces techniques anciennes de pâturage extensif et de fauche tardive.
En plus d’être un habitat pour les papillons, les sauterelles et criquets, les oiseaux..., le site de La Rochette présente aussi un grand intérêt paysager et historique.
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Contrairement à ce que l'on pourrait croire, la recolonisation forestière des sites calaminaires peut subitement devenir très rapide et une intervention est alors nécessaire pour maintenir le milieu ouvert, et avec lui les nombreuses espèces animales et végétales de grande valeur patrimoniale.
A l’initiative du projet LIFE "Pays Mosan", de gros travaux prévus dans le plan de gestion de la réserve sont actuellement en cours : arrachage des arbres sur une surface d’1,5 à 2 ha afin d’empêcher les traditionnels rejets en cas de coupe, ceci en vue de reconnecter toutes les "grandes pelouses", restaurer les pelouses qui peuvent l'être, limiter "l'effet lisière" et l'accumulation de matière organique. Le bois est laissé intégralement sur place en tas afin de servir de refuge à toute une petite faune. La pelleteuse sera également mise à profit pour creuser une dizaine de petites mares.
Pelleteuse de 22 T en action…
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D’autres travaux auront lieu à l’avenir : arrachage des jeunes semis, suppression des plantes exotiques, aménagement d’un sentier pédestre, installation de panneaux d’information… Le problème de la fréquentation assidue du site par des motos devra aussi être résolu.
La Pensée calaminaire, une plante métallophyte caractéristique des pelouses calaminaires.
Le Tabouret calaminaire, le Petit nacré, le criquet à ailes bleues... sont quelques-uns des autres joyaux du site.
Dans les endroits les plus sensibles ou inaccessibles aux machines, la gestion est manuelle.
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