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Le Passeur (d'idées)
14 février 2016

Avoir l’esprit critique

(contact : troozinfo@gmail.com)


C’est un des principaux acquis que doit prodiguer notre enseignement.

Ayez l’esprit critique... et vous verrez le nombre d’amis que vous vous ferez !

 

Un exemple dans l’actualité récente : dans une carte blanche transmise au journal Le Soir, les jeunes députés MR Gautier Calomne et Boris Dilliès (r)ouvrent le débat sur les frontières des communes bruxelloises. Soyons clairs : ils proposent d’y réfléchir, d’en parler ; ils n’imposent rien, parlent de réorganisation et non pas de fusion... Ils font d’abord et avant tout le constat - partagé par d’autres - de la complexité des structures administratives et décisionnelles de la Région bruxelloise et de ses 19 communes, 6 zones de polices, 4 exécutifs et 4 assemblées parlementaires. Et des difficultés qui vont avec. Car ça fait beaucoup de bourgmestres, de présidents, de députés, de chefs et de sous-chefs et au moins autant d’égos pour décider. Ne parlons pas des couleurs politiques…

Jetez un rapide coup d’œil sur la carte de notre capitale ci-dessous et de ses limites communales, en partie le résultat de l’histoire. La Ville de Bruxelles est un cas unique : elle n’englobe pas seulement le pentagone comme certains pourraient le croire mais s’étend très largement dans le nord de la Région et les quartiers de Haren et de Laeken, dans le sud et le Bois de la Cambre via l’Avenue Louise… qui coupe la Commune d’Ixelles en deux, et vers l’est jusqu’au parc du Cinquantenaire !   

communes bruxelles - png

Je ne me prononce pas sur l’opportunité ou non de modifier ces frontières bruxelloises, je ne connais pas les éléments du débat et… ce n’est pas le sujet.


Revenons à l’esprit critique :
voici 2 jeunes députés (on est jeunes députés à 35 et 42 ans) qui s’expriment avec les précautions d’usage… et qui se prennent le jour même une claque de toutes parts. Alain Courtois, député bruxellois MR et 1er Echevin à Bruxelles, rappelle qu’il est occupé à « accentuer la présence de nos services dans les quartiers » et, en bon patriarche libéral, clôture sa remontrance d’un gracieux et paternel « Certains veulent apparaître, mais ce n’est pas utile ici… ». Yvan Mayeur, le Bourgmestre PS de Bruxelles, assimile certaines incohérences relevées à des « détails anecdotiques ». Karine Lalieux, même famille politique et fidèle à elle-même, fustige des « députés MR ignorants » sur les frontières de Bruxelles. Hamza Fassi-Fihri, député CDh, une famille politique aussi réformatrice que ne l’a été Benoît XVI pendant son pontificat, qui assène sa vérité en disant que « cette approche est maladroite. Surtout quand on sait que l’un vit à Uccle (Boris Dilliès) et l’autre à Ixelles (Gautier Calomne) et que leurs propositions reviennent grosso modo à agrandir Ixelles ». Il ne rachète pas ses bassesses en suggérant trois chantiers (la convergence des politiques entre la Région et les communes, l’intercommunalité et la communauté métropolitaine), dont je me demande pourquoi on en parle toujours sans jamais vraiment les mettre en œuvre.

Bref, tout des gens manifestement et avant tout opposés au débat, pourtant bien nécessaire pour ce sujet d’une meilleure organisation institutionnelle pour une meilleure efficacité des services rendus à la population (les attentats de Paris préparés à Molenbeek, ça vous dit quelque chose ?).

L'esprit critique dans le monde politique, c'est : " vous êtes jeunes et vous avez des choses à dire ? Colportez la ligne du parti ou taisez-vous. " Et quelle ligne ! Admettons que l'esprit critique est également peu toléré en bien d'autres endroits, dès que le pouvoir et le manque... d'intelligence et d'humilité se côtoient.

Ce sont ces gens qui nous représentent, parlent en notre nom, dépensent le produit de notre impôt, préparent notre avenir... C'est aussi pour cela que notre avenir est si incertain, CQFD.

 

Et moi, et moi, et moi… ?

En plus de continuer à « critiquer » la politique communale de Trooz, comme mon statut de membre de l’opposition dans un pays démocratique le réclame (toujours de manière constructive, sauf bien entendu lorsqu’il s’agit de dénoncer le mensonge sous toutes ses formes, et je reviendrai rapidement sur les "gestes forts de la commune au niveau de la conservation de la nature"), je propose de finir cet articulet par une critique…

Honte au gouvernement fédéral qui vient de décider de faire passer la proportion de bioéthanol dans l’essence de 4% actuellement à 8,5% à partir de 2017. Objectif européen : 10% d’énergies renouvelables dans le transport d’ici 2020 (on connait la chanson : c’est pas nous, c’est l’Europe). Biowanze est la plus grosse unité de production belge avec 50% du marché. Cette magnifique usine produit du biocarburant pour faire avancer nos caisses avec… des ressources alimentaires : des betteraves et des céréales ! Des milliers de nouveaux hectares des meilleures terres agricoles de Belgique consacrés à des cultures industrielles, une l'hérésie morale... et écologique, le bilan général pour les biocarburants de 1ère génération étant très peu favorable ! Evidemment, personne n’en parle, le football, la dernière de The Voice et le nouveau coaching de Justine sont plus importants. Alors moi je le (re)dis : honte à notre gouvernement fédéral. Et je le ferai prochainement savoir à quelques-uns de ses ministres.

énergie

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bon, je laisse la Ministre Galant et le RER tranquilles ; Béatrice Delvaux a bien résumé la situation dantesque dans son Edito de ce samedi. A lire absolument.  http://www.lesoir.be/1120751/article/actualite/belgique/2016-02-13/rer-un-fiasco-sans-responsable-un-scandale-sans-coupable. Je ne critique pas non plus la gestion des tunnels bruxellois et la mobilité dans notre capitale et en Wallonie : deux autres beaux exemples des dysfonctionnements graves qui affectent (caractérisent serait plus juste) notre pays.

Allez tchao bonsoir !

 



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  • "Le Passeur d'idées", blog politique administré par Olivier Baltus, habitant de Trooz et ancien conseiller, est le support d'un travail qui se veut constructif mais critique. Son fondement: l'information et la sensibilisation de tous les Trooziens
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