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Le Passeur (d'idées)
14 octobre 2015

Mi-législature

 

Evaluer les 3 premières années...

                ...pour mieux faire les 3 suivantes

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Le 14 octobre 2012, les habitants de Trooz ont désigné leurs 19 représentants communaux dont 18 (puis 17 après mon passage dans l’opposition) se sont associés au sein d’une majorité PSMREcoVA.

La Déclaration de Politique Communale (DPC) scelle le pacte de majorité.

 

 

La mi-législature est propice à l’établissement d’un bilan. Sur le plan quantitatif, je laisse la majorité l’établir, sinon chacune de ses composantes. C’est plus fondamentalement sur le plan qualitatif qu’une évaluation est pertinente ; l’engagement et l’implication des élus, la connaissance des dossiers et de leurs enjeux, l’efficacité des actions, la vision et les perspectives d’avenir… sont quelques-uns des éléments au travers desquels apprécier le travail accompli. Plus largement, le travail en équipe, un chef d’orchestre qui donne le tempo, la confiance entre les personnes et les partis, les relations avec l’opposition et la place qui lui est réservée, le management du personnel, la communication avec les citoyens et leur implication dans les projets… sont aussi des éléments à considérer.    

Si chacun peut avoir son idée sur ces sujets (la mienne est exposée depuis 2 ans sur le blog www.infotrooz.be), tout n’est évidemment pas parfait ; améliorer la qualité du travail et des services doit demeurer un objectif prioritaire de la politique communale.


Soyons concret et prenons un exemple démonstratif d'une situation insatisfaisante.

Le premier (petit) chantier de travaux de la majorité PSMREcoVA avait été une calamité : 3 mois au cœur de l’été 2013 pour remplacer un morceau de dalle de béton dans un tournant de la route de la Cité du Thier (8 m² et 6 m de rigole), plus un mois avant que les barrières Nadar ne disparaissent enfin.

Le dernier chantier de travaux sera-t-il une gabegie ? De quoi s’agit-il ? Le projet de « remise à l’air libre du ruisseau de Péry » consiste à supprimer une ancienne canalisation et à enrocher le lit et les berges du ruisseau ainsi libéré sur un tronçon d’une cinquantaine de mètres situé à l’arrière de l’école de Péry. Si cette intervention très lourde (400 tonnes de moellons à poser, tout de même) assainira à coup sûr ce petit vallon pollué par de nombreux déchets de construction notamment, il échouera certainement à protéger des inondations les habitations situées en aval, sans compter qu’il anéantira à jamais le côté bucolique du modeste cours d’eau. La majorité a encore la possibilité - et la responsabilité - de modifier ce projet manifestement inadapté d’un montant estimatif de 42.000 € HTVA (cf. articles des 2 et 11 octobre sur le site www.infotrooz.be).

Or, en tant que conseiller de l’opposition, j’ai voté en faveur de ce projet lors du Conseil communal (assemblée des élus qui se réunit au minimum 10 fois par an) de ce 28 septembre. Pourquoi ? Parce que je me suis - à tort - fié aux quelques informations reprises dans l’avant-projet de procès-verbal du Conseil (que l’on reçoit plusieurs jours avant la réunion), à la présentation du projet en réunion par l’Echevin des Travaux et à ses réponses à mes questions. En choisissant cette solution de facilité, je n’ai pas perçu que le projet n’était pas bon et n’ai donc pas pu exposer toutes ses faiblesses et proposer des alternatives aux élus.

Je ne suis pas le seul à avoir été mal informé : le Bourgmestre, les autres échevins et le Directeur général n’ont pas non plus pu évaluer le bien-fondé du projet lors de sa présentation mi-septembre au Collège (assemblée du Bourgmestre et des Echevins), qui l’a dès lors approuvé. Des objectifs mal définis, des documents insuffisamment détaillés des points de vue de la situation existante, des contraintes et des solutions techniques, un manque évident de concertation avec des institutions compétentes, un projet présenté en quelques mots… : autant de manquements et de lacunes graves dont les conséquences peuvent l’être tout autant. Pourtant, la volonté était assurément de bien faire.


Quels enseignements tirer de cette expérience
(et aussi dans un contexte plus large) ?

  • le politique doit jouer son rôle : faire de la politique. Dans un cadre démocratique propice au débat, c'est à lui à définir clairement les grandes lignes des projets... et à assumer ensuite les conséquences, positives ou négatives ;
  • les mois et les années qui passent érodent la vigilance, tant des élus de l’opposition que de la majorité ; en aucun cas, on ne peut se reposer uniquement sur les acquis et une évaluation critique est toujours nécessaire ;
  • la majorité doit respecter le jeu démocratique et permettre à l’opposition de jouer son rôle ; l’une et l’autre doivent travailler en bonne intelligence, et non dans la suspicion. Si l’opposition critique, elle doit aussi être constructive et viser l’intérêt général ;
  • aucun dossier n’est simple : une expertise extérieure doit être sollicitée si nécessaire, plutôt que d’appliquer d’anciennes recettes et faire « comme on a toujours fait » ;
  • la transversalité dans les matières, l’anticipation, une vision claire des développements à venir… sont nécessaires : le cadre de vie et le bien-être des habitants comme le dynamisme des acteurs qui animent notre Commune en dépendent ;
  • la communication est et reste un élément essentiel du succès de toute politique, de tout projet. En matière d’aménagement du territoire et d’urbanisme, d’aide aux personnes démunies, d’accueil des réfugiés…, on entend parfois n’importe quoi dans le chef de certains citoyens, quand ce ne sont pas des horreurs, toutes aussi indignes qu’inadmissibles. L’ignorance en est la principale raison ! Informer, sensibiliser… et responsabiliser font partie des missions de base de n’importe quel exécutif, nécessaire à l’oxygénation de la démocratie à tout niveau. Pour contrer les débordements de langage, les autorités ont aussi l’obligation de s’exprimer sur tous les sujets, même les plus difficiles. Que ceux qui croient en la politique et défendent la démocratie disposent d’arguments !
  • l’intérêt général doit continuer de primer sur les intérêts particuliers. Si on ne peut qu’adhérer au principe, sa mise en œuvre passe par des projets réfléchis s’inscrivant dans une perspective à moyen et long terme. Cela demande souvent du courage politique face aux sollicitations intéressées de certains, et n’exonère nullement les citoyens de jouer également leur rôle.  

Vous jugerez, élus comme citoyens, les efforts que la majorité doit encore fournir.

Rassurez-vous, entre le premier et le dernier chantier de travaux au cours de ces trois dernières années, il y a aussi eu des dossiers de qualité et sérieusement établis et gérés, grâce au travail du personnel et des élus impliqués et concentrés sur leurs tâches. Ce qui m’amène à la seconde partie de mon propos.

 

La mi-législature est également le moment où, conformément au pacte de majorité ou en fonction des aléas de la vie, certains échevins passent la main à d’autres élus et certaines compétences sont redistribuées. Au sein du groupe EcoVA, André Dombard sera remplacé par Etienne Vendy. Au PS, Denise Voss va être remplacée par un conseiller non encore officiellement désigné. Au MR, Christophe Marck a remplacé Jean Teheux au printemps 2014. En apparence, tout va bien ; dans les coulisses, c’est parfois moins reluisant, les uns et les autres ayant leurs arguments.


L’occasion d’un renouveau,...

...d’une remise en question de soi et des habitudes de fonctionnement. D’un nouveau départ (quand ce n’est pas d’un départ, des bleus par exemple)… D’un rajeunissement aussi, sinon dans les âges, dans les idées et les aspirations. Sans arrogance, l’équipe remaniée devra faire au moins aussi bien que la précédente, et poursuivre les projets et les engagements.

N’oublions pas toutes les structures communales qui gravitent autour du Conseil et du Collège, dont le plus officiel et important est le CPAS, endroit de prise de décisions importantes dont les citoyens entendent bien trop peu parler. La CCATM (Commission traitant d’aménagement du territoire et d'urbanisme) dont les avis doivent éclairer le pouvoir politique sur des questions fondamentales pour l’avenir et l’organisation de notre communauté (et dont on attend toujours le premier avis d’initiative afin d'aider la majorité communale à préciser sa politique dans ces matières, à l’heure où les gros projets de développement urbanistique arrivent), le PCDR (projet participatif centré sur le développement rural de notre territoire)…

Notre Commune, Trooz, est pleine de ressources, de gens engagés dans des activités de toutes sortes, de possibilités d’épanouissement et de rencontres. Son patrimoine historique et industriel est remarquable, ses beautés architecturales et monumentales nombreuses, ses paysages variés, de nombreux chemins sillonnent son territoire… Autant d’attraits que la Commune doit à la fois préserver et valoriser. Et un atout pour son avenir.

Si l’attrait du pouvoir taraude beaucoup d’humains, il n’y a pas de raison que la politique échappe aux jeux du pouvoir, exacerbés par les prochaines élections toujours en ligne de mire. Pour beaucoup de choses, le PS est très souvent à l’initiative, le 2ème parti étant particulièrement discret et le 3ème concentré sur ses prérogatives et l’ambition de bien faire. Tant que ça roule…

La seconde partie de la législature commence aujourd’hui ; si la DPC définit le cadre, ce sont des femmes et des hommes qui l’animeront. J'ai bien l'intention de continuer à faire partie de ceux-là.
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Olivier Baltus

Conseiller communal indépendant de l’opposition

 

 

 



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  • "Le Passeur d'idées", blog politique administré par Olivier Baltus, habitant de Trooz et ancien conseiller, est le support d'un travail qui se veut constructif mais critique. Son fondement: l'information et la sensibilisation de tous les Trooziens
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