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Le Passeur (d'idées)
2 octobre 2015

Une vraie liberté pour le ruisseau de Péry !

 

(contact : troozinfo@gmail.com)

 

Point 12 du Conseil communal de ce 28 septembre : remise à l’air libre du ruisseau de Péry - Approbation des conditions et mode de passation du marché.

Un projet à revoir ?

Voir l'article du 11 octobre 2015
 

La remise à l’air libre d’un (tronçon de) cours d’eau est exceptionnelle ; jusqu’il y a peu, c’était généralement l’inverse qui se produisait ! Regardez… ce ruisseau de Péry (qui est en fait le ruisseau de Sainry), il n’est à l’air libre qu’en quelques rares endroits entre sa source et sa confluence avec la Vesdre, et donc très mal connu de la population.

Or, comment prendre soin de quelque chose que l’on ne connait pas ?

Les raisons de ces situations généralement anciennes tiennent :

  • -       à la salubrité publique, lorsque les eaux courantes étaient très polluées et malodorantes ;
  • -       à l’agriculture, toujours prompte à « assainir » les terrains humides ;
  • -       aux aménagements immobiliers (maisons, jardins, parking…) ;
  • -       à la lutte contre les inondations (avec parfois des effets contraires à ceux recherchés).

Beaucoup de rivières et ruisseaux ont également vu leur cours dévié, remanié ou emmuré, les berges artificialisées, les talus reconfigurés...

Heureusement, les temps changent ; partout en Europe, les cours d’eau de tous gabarits sont libérés lorsque l’occasion se présente, parfois même au cœur des villes où ils constituent un véritable atout  en termes de développement et de qualité de vie !


Le - discret - Ruisseau de Sainry... en quelques images

Capture 1

Tronçon aval : le ruisseau est entièrement canalisé !

 

Capture 2

Tronçon médian : le ruisseau vivote puis... disparaît sous terre.

 

Capture 3

Tronçon supérieur : le ruisseau est en assec une partie de l'année. Quant à son lit, il a été complètement remanié : talus reprofilé, remblais, déchets de construction...

 

 

Une situation apocalyptique

Le tronçon concerné par le projet communal se situe derrière l'école communale de Péry. Se faufilant entre plusieurs jardins privés, il présente une bien triste allure : remblais, déchets de constructions, tontes de pelouse, résidus de canalisations… Une situation insalubre… lorsque le ruisseau coule car dans son cours supérieur, il est intermittent.

Jugez par vous-mêmes…

 

20151002_090237

 

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20151002_090515

 

Au vu de la situation sur le terrain, ce n'est pas une remise à l’air libre dont il s'agit mais de l'assainissement d'une sorte de dépotoir.


L’intervention de la Commune en vue d’assainir l’endroit est donc pertinente sur ce cours d’eau de 3ème catégorie qui ressort de sa gestion. Par contre, je ne vois pas trop en quoi l’enrochement de tout le vallon à l'aide de centaines de tonnes de pierres va permettre d’atténuer sensiblement le risque d’inondation de maisons… bien plus bas, en aval d’un nouveau tronçon canalisé, même si 6 petites cascades sensées ralentir la vitesse d’écoulement seront aménagées sur le tronçon à assainir.

La situation actuelle provient avant tout des anciens remblais et des déchets jetés dans le lit du ruisseau année après année. Ce sont peut-être ces éléments qui doivent être retirés là où c'est possible pour rendre au cours d'eau un minimum d'espace où se déployer en cas de fortes eaux.

Remettre le ruisseau en état, oui ; investir plus de 50.000 € TVAC pour enrocher son lit sans garantie de régler le problème d’inondation en aval… non.

Si cela n'a pas été fait, ne faudrait-il pas faire appel au Service Technique Provincial qui dispose d'une expertise dans la gestion des cours d'eau et les risques d'inondation ? Les techniques végétales de réhabilitation des cours d'eau ne pourraient-elles pas être mises en oeuvre, tout aussi efficacement et à moindre coût ?

 

Un ruisseau qui ne demande qu’à vivre

Il me semble qu'une réappréciation de la situation est nécessaire. Mais si la Commune doit prendre ses responsabilités, il en est de même des riverains.


Mais dans tous les cas, si des travaux ont lieu, il faudra impérativement profiter de l’occasion pour rendre la vie au moins à ce modeste tronçon en abordant la question non seulement du point de vue hydraulique mais aussi écosystémique.

Pour ce faire, il suffirait de ménager des petites zones latérales où l’eau pourra s’épancher et circuler à des vitesses modérées, comme cela se passe dans la nature. Cela pourrait se faire en aval des 6 petites cascades prévues pour ralentir la vitesse d’écoulement des eaux, par exemple. Un fond terreux permettra à une végétation adaptée de s’implanter (iris, salicaire…), éventuellement suite à la plantation de quelques sujets.

Et ensuite…, on ne fait plus rien : les libellules et les gammares se débrouilleront seuls pour recoloniser le milieu ainsi redevenu accueillant pour la nature.

 

Informer les riverains… de leur chance

On a souvent caché les cours d’eau ; mais leur résurrection doit être vue comme une chance de diversifier notre environnement et d’y ramener un peu de vie et de nature. En fond de jardin, cela me semble particulièrement justifié. Si de hauts talus bordant le modeste ruisseau ont été érigés, leur adaptation sur quelques mètres pour ménager de petites places d’eau libre pourrait constituer la participation des riverains à ce projet qui doit être géré de manière exemplaire… juste derrière l’école communale de Péry.

Et si on demandait aux enfants ce qu’ils en pensent ?

  



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  • "Le Passeur d'idées", blog politique administré par Olivier Baltus, habitant de Trooz et ancien conseiller, est le support d'un travail qui se veut constructif mais critique. Son fondement: l'information et la sensibilisation de tous les Trooziens
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