L'urbanisation : un devoir de maîtrise !
Ca y est ; les projets d'urbanisation importants arrivent.
Leur qualité sera déterminante pour Trooz...
... et ses habitants !
(contact : troozinfo@gmail.com)
Le fond de la vallée et la Grand Rue
Dans la vallée, que ce soit à Prayon, Fraipont ou Nessonvaux, de gros projets sont annoncés, le plus souvent au niveau de la Grand'Rue.
- le projet de maison pour personnes âgées handicapées à Nessonvaux
- le projet du Foyer Fléronais (logements sociaux) à l'entrée de Nessonvaux (côté Liège)
- l'école fondamentale El No à Fraipont
- le projet "shoe discount" à l'emplacement de l'ancien magasin à Prayon
- le projet "Chêne" sur le site de l'ancien garage Delhez à Prayon
Auxquels on peut d'ores et déjà ajouter (le plus tôt sera le mieux mais pas dans la précipitation) :
- la construction d'un nouveau bâtiment à l'emplacement de l'ancien café Broadway (carrefour de Prayon)
- l'aménagement espéré des abords du zoning industriel de Prayon et la requalification de la zone côté nord de la Grand Rue
L'occasion se présente à la Commune de panser certaines plaies du passé et de reconfigurer l'habitat en des endroits précis de la vallée qui, comme chacun sait, à un lourd et prestigieux passé (pré)industriel.
Les politiques ont une très grande - et motivante - responsabilité ; ils seront tôt ou tard jugés sur base des décisions qu'ils prennent et prendront dans ce domaine et qui détermineront dans une grande mesure l'attractivité de la Grand'Rue mais aussi la qualité (du cadre) de vie des habitants et visiteurs.
L'occasion est magnifique d'encourager la construction d'un habitat de qualité pour divers publics, mais aussi de rouvrir des perspectives sur la Vesdre, de recréer des espaces conviviaux à proximité des commerces, de rendre aux piétons la place qu'ils méritent, de reverduriser les abords des espaces publics, de promotionner les TEC... Rendre également aux entrées de la Commune une certaine allure, par exemple en défendant, le moment venu et avec l'énergie nécessaire, le développement d'un projet de qualité et d'un geste architectural fort au carrefour de Prayon.
4 endroits - parmi d'autres - pour le développement d'un nouvel habitat dans la vallée. Mais quel habitat ?
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Les coteaux et les plateaux
Un important projet de lotissement est soumis depuis ce 7 septembre, et jusqu'au 6 octobre, à enquête publique : de 15 à 18 maisons sont projetées dans un lotissement à établir rue du Boultay à La Lonhienne (sur les hauteurs de la rue Sainry, côté Verviers).
Un rapide coup d'oeil sur le plan de secteur à Trooz nous montre que ce n'est que le début d'un processus d'urbanisation qui, à terme, pourrait conduire à la construction de maisons sur des kilomètres le long de voiries ! Exemple : tout le quartier de la Lonhienne est en zone urbanisable... Inutile de dire que sans une parfaite maîtrise de ce processus, le caractère rural sera rapidement anéanti et nos paysages totalement transformés.
Deux choses :
- non, je ne suis pas pour l'immobilisme, mais je ne suis pas non plus pour le développement quand celui-ci est plus préjudiciable que bénéfique. Il faut donc peser le pour et le contre, et prendre en compte l'ensemble des éléments et certainement pas uniquement l'intérêt immédiat ou à court terme (surtout lorsqu'il n'est que privé) et le facteur économique. Or, un projet en un endroit donné peut être bon comme il peut être (très) mauvais, d'autant plus que l'urbanisme et l'aménagement du territoire sont des matières complexes et techniques qui doivent avant tout être appréhendées par des techniciens compétents ;
- les plans de secteur ont permis d'arrêter l'hémorragie des constructions n'importe où sur le territoire wallon et c'est là leur plus grand mérite. Mais ceux qui les ont dessinés et ceux qui les ont approuvés (souvent les mêmes) dans les années 80' l'ont fait - à Trooz mais pas seulement - avec une légèreté inqualifiable, à moins que ce ne soient de l'incompétence ou des intérêts personnels. Des décisions politiques irresponsables (du Conseil communal mais aussi du Conseil du CPAS) manquant de la vision la plus élémentaire ont été prises par le passé qui ont bradé certains espaces stratégiques et privé notre commune de bras de levier en vue de son renouveau ; d'autres décisions n'ont pas été prises. Ca suffit ! Il n'est certainement pas ici question d'un procès d'intention, surtout que les éléments sont rassemblés pour que les erreurs du passé ne se reproduisent pas ; la Commune conserve la chance de disposer de techniciens compétents et investis et les élus politiques d'une nouvelle génération prennent place (c'est vrai, cette seule condition n'est pas suffisante).
Attention : si le matériel et les techniques de construction effacent aujourd'hui tous les obstacles sur le terrain (talus, talwegs, dénivelés, sol rocheux, zone inondable...) et que - sans nul doute - (la plupart de) ce qui est en rouge au plan de secteur sera un jour construit, ces techniques permettent aussi : - de dénaturer les paysages ;
- de créer de multiples difficultés (transport, sécurité...) ;
- d'induire des coûts très importants (raccordement aux réseaux d'énergies, épuration collective des eaux usées, entretien des nouvelles voiries...) pour les pouvoirs publics (et donc les contribuables)...
...lorsque l'urbanisation est linéaire et déstructurante, localisée sur des crêtes ou à proximité de sites naturels, architecturaux ou historiques de grande valeur...
C'est l'autorité publique qui doit décider de l'aménagement du territoire et non pas les privés, dans le cadre d'une vision cohérente, transversale et durable de gestion des ressources, dont l'espace est un élément central.
De très vastes espaces de La Lonhienne sont en "zone rouge" au plan de secteur. Quels objectifs affecter à ces espaces privés : le profit, la convivialité, la préservation de zones vertes communes aux nouveaux habitants ? La réflexion doit être entamée dès maintenant.
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Peut-être plus encore que dans la vallée, les politiques ont une importante responsabilité en vue de préserver le caractère rural de nos versants et coteaux, non pas pour le plaisir de voir des vaches, mais parce qu'il est synonyme de bien être et de convivialité, d'autant plus lorsqu'on a la chance de disposer de nombreux services et commerces de proximité dans la vallée.
L'espace est une ressource rare ; celui qui est consacré à l'habitat doit être consommé avec intelligence et parcimonie. S'il faut répondre aux besoins de la population, il ne faut pas pour autant céder à ses "caprices", surtout lorsqu'ils sont calqués sur les "boîtes à chaussures" présentées comme un must au salon Habitat. Les exemples de lotissements de grande qualité tout en préservant par exemple un large espace vert commun sont nombreux chez nos voisins directs, hollandais et allemands en tête. La CCATM pourrait consacrer une partie des fonds mis à sa disposition pour la formation de ses membres à une visite de tels projets !
Cette CCATM, dont le pouvoir public actuel se plaît à dire qu'il respecte ses avis, ne doit surtout pas attendre d'être sollicitée sur un projet avant de réagir. Au vu de ce qui se prépare, il lui faut prendre l'initiative et proposer des orientations bien plus en amont, dès le dépôt d'une première esquisse par un promoteur. Et même avant : comment la CCATM voit-elle le quartier de La Lonhienne dans 25 ans ? Je vais le lui demander et je vous rapporterai sa réponse.
Il n'y aura pas de deuxième chance : soit notre commune maîtrise l'aménagement de son territoire, soit elle le subira, nous tous avec elle, y compris les conséquences négatives.
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