La musique : une arme contre le racisme...
(contact : troozinfo@gmail.com)
... et POUR la diversité, la différence et la tolérance.
Fête de la musique ce samedi 20 juin : où aller ? Le centre sportif de Prayon, la Médiacité, l’asbl Aquilone ?
Va pour l’Auberge de Jeunesse Simenon en Outremeuse : la formule y est rodée et la musique toujours entrainante. La première partie de la soirée est consacrée au 20ème anniversaire de la signature par la Ville de Liège de la charte contre le racisme : une série d’artistes interprètent une chanson de leur choix. En ouverture, le magnifique hymne Rosa créé pour l’occasion par Domgué (saxophone) et Shana (chant). Génial. Puis beaucoup d’autres choses tout aussi belles (dont « Les crayons de couleurs » d’Hugues Aufray interprété par Bouldou).
Pour terminer cette 1ère partie, le groupe Panache Culture monte sur scène pour 2 ou 3 chansons reggae aux influences orientales et sonorités d'Afrique du Nord. Mais avant les premiers sons, Momo – le bassiste – nous propose un discours, fruit de sa réflexion sur le sujet du racisme. Un moment rare, inattendu, rassembleur. Papier en main, sur fond sonore rythmé, Mohamed nous dit pourquoi et comment être (bien) ensemble. De manière positive, engageante… et spontanée ! Son texte n’est plus qu’un pense-bête ; Momo enrichit son message et – de sa voix chaude – nous le balance comme un poème vivant et incantatoire grâce à ses nuances et intonations.
Je n’ai pas l’enregistrement, mais j’ai le texte ; à mon tour de vous le balancer. Mettez-y vos nuances et intonations, enrichissez-le à votre manière… et mettez un fond sonore rythmé ; ça vous aidera à avoir des idées et de l’emphase !
Merci Momo. Ce soir à l’Auberge Simenon, on était tous bien ensemble !
Discours du 20 juin, lutte contre le racisme
Auberge Simenon, Mohamed Hamra, bassiste de Panache Culture
(s’adressant au public)
Représentants, il est temps de reprendre la fierté et la hauteur de caractère qui vous conviennent, vous n’êtes pas faits pour être régis, mais pour régir les dépositaires de votre confiance, les hommages qu’ils vous doivent ne consistent pas dans de vaines flagorneries, dans ces récits flatteurs, prodigués à des banquiers par des ministres ambitieux, mais dans la vérité et, surtout, dans le respect profond pour vos principes.
Et si le but de la démocratie est le bonheur de tous, la lutte contre le racisme va prendre une toute autre dimension… Le bonheur de tous implique nécessairement le fait que cette lutte ne peut en aucun cas devenir une lutte contre les racistes.
Et si on veut presser cette idée, on a vite fait de se rendre compte qu’il est impossible de lutter contre quelque chose qui n’existe pas. Puisque la dernière fois où, dans l’histoire de l’humanité, deux races d’hommes ont cohabité, c’était il y a 30.000 ans, lorsque l’homme de Néanderthal fréquentait encore les plaines de l’Europe.
(Homo neandertalensis y côtoyait alors Homo sapiens sapiens : l’homme qui sait qu’il sait)
On ne peut donc que blesser tous les principes sociaux en basant cette lutte honorable sur ce concept obsolète des races. Si nous ne trouvons pas le courage de nous débarrasser de cet héritage issu d’un passé peu glorieux, ce mot et tout ce qu’il représente continueront de nous diviser.
Alors nous pourrions dire lutter contre la xénophobie, mais là encore, ce n’est pas lutter contre les xénophobes. Lutter « contre » ne peut qu’engendrer des conflits et des guerres.
La diversité de ce monde n’est ni une bénédiction, ni une malédiction, c’est une réalité, et nos villes sont de plus en plus à l’image de cette diversité. La question n’est plus de savoir si nous pouvons vivre ensemble malgré nos différences de couleurs, de langues et de croyances. La question est de savoir comment vivre ensemble. Comment faire de notre diversité un avantage plutôt qu’une calamité.
Pour vivre ensemble, nous devons faire des choses ensemble, et ce soir, nous allons faire la fête sur la musique d’un grand artiste qui rêvait qu’un jour l’humanité n’accordera pas plus d’importance à la couleur de la peau qu’à celle des yeux : Bob Marley.
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