La DPR 2014 - 2019 : le développement territorial
(contact : troozinfo@gmail.com)
… Quelques éléments qui peuvent intéresser les mandataires locaux
La Déclaration de Politique Régionale 2014-2019
« OSER, INNOVER, RASSEMBLER »
Quelques extraits
Et commentaires
Chapitre XVII : LE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL
1. Concrétiser une vision stratégique du territoire wallon
La Wallonie se dote d’une vision territoriale à long terme * afin d’assurer son développement durable *.
L’occasion de rappeler ce qu’est le développement durable (selon la définition donnée par la Commission mondiale sur l'environnement et le développement dans le rapport Brundtland en 1987) : « le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins » (de nombreuses définitions plus techniques déclinent le concept).
A vous de juger : aujourd’hui dans les intentions, demain dans les actes !
Cette stratégie vise un usage raisonné du territoire et des ressources *, renforce significativement le développement économique, la qualité de vie et la cohésion sociale, et répond aux évolutions démographiques et de mobilité, en veillant à :
- renforcer l’attractivité socio-économique de la Wallonie et sa compétitivité territoriale (…)
- limiter l’étalement urbain * et promouvoir la densification des lieux de vie * dans le respect de la qualité de vie des citoyens, notamment par une politique active de remembrement territorial tant en milieu urbain que rural et en rationnalisant les déplacements ;
- favoriser des quartiers d’habitat basés sur la gestion qualitative du cadre de vie, la mixité fonctionnelle et contribuant à l’innovation, l’esprit d’entreprise et la connaissance ; pour ce faire, il conviendra de :
- dynamiser en priorité les cœurs de villes et villages * et la rénovation des quartiers urbains et ruraux existants, en y appliquant une densité proportionnée et raisonnée et en y recyclant les terrains * autant que possible ;
- en complément, créer de nouveaux quartiers urbains et ruraux adéquatement localiséset, afin de répondre parfaitement au défi démographique, créer une ou plusieurs villes nouvelles, en extension de pôles urbains existants et dont elles appuieront la rénovation urbaine et le redéploiement économique ;
- encourager et développer des projets exemplaires, tant en construction qu’en rénovation, en matière d’efficience énergétique, de développement durable et de qualité urbanistique et architecturale ; - soutenir les grands projets de développement économique et d’infrastructures, notamment via les périmètres d’enjeu régional et des comités d’accompagnement spécifique des projets ;
- développer une mobilité maitrisée, spécialement par la localisation adéquate des activités par rapport aux lieux de vie et aux infrastructures de communication.
Plusieurs commentaires :
- * A défaut d’avoir jusqu’ici et de manière volontaire été mis en œuvre dans les faits, réjouissons-nous de voir à nouveau le principe d’une utilisation parcimonieuse de l’espace et de la priorité accordée aux centres urbains et villageois inscrit dans la DPR.
- Vous aurez remarqué la reprise de l’idée de génie de M. LUTGEN, Président du parti le plus opportuniste qui ait jamais été : … créer une ou plusieurs villes nouvelles … . Le reste de la phrase permet juste d’intégrer cette idiotie dangereuse dans la DPR.
- idiotie car la priorité des priorités va à la réhabilitation des petites et grandes villes et de leurs centres urbains ; la CPDT (Conférence permanente du développement territorial) a par ailleurs bien démontré que depuis 2007, l’accroissement du nombre de ménages wallons s’était très fortement tassé et que la production annuelle de logements était aujourd’hui sensiblement supérieure aux besoins futurs (voir l’article du 28 juillet consacré au chapitre du logement) ;
- dangereuse, car avec une telle idée « audacieuse », les responsables politiques vont bientôt se sentir permis de proposer – et peut-être un jour de faire faire – n’importe quoi sous prétexte de « développement territorial ».
- Autre porte ouverte aux projets dont la Wallonie se voudra fière : « le soutien aux grands projets de développement économique et d’infrastructures » (voir l’article du 31 juillet consacré au chapitre de la mobilité).
Spécifiquement, en matière de développement économique, le Gouvernement …
On vous fait grâce des intentions détaillées…
Dans les autres politiques sectorielles en lien avec l’aménagement du territoire, le Gouvernement …
On vous fait également grâce des intentions détaillées…
Conclusions : l’économie sinon rien !
A noter : les socialistes et les humanistes n’associent pas directement l’homme aux lignes directrices économiques de leur Déclaration… car cela leur semble évident. Ne faut-il pas une économie forte pour créer des richesses et offrir une sécurité sociale performante et universelle ? L’homme, euh pardon l’Homme et la Femme, ne sont-ils pas au cœur du projet des humanistes ? L’expression « développement socio-économique » ne dit-elle pas déjà tout ?
Le problème, c’est que le développement économique tel qu’il se poursuit de par le monde, et aussi chez nous comme le rappelle la DPR, est basé sur l’utilisation des ressources… sans en payer le juste prix. Pour étayer cette affirmation, je publierai le 21 août sur ce blog un article intitulé « J’achète, donc je suis » qui détaillera les relations trop souvent occultées entre l’économie et l’écologie. On y parlera aussi du concept d’économie circulaire, dont la DPR dit, au point 1. du chapitre consacré au développement territorial, que « la dynamique de l’économie circulaire vise à faire émerger des solutions innovantes pour permettre de découpler la croissance économique de l’augmentation de la consommation des ressources, par exemple, en aidant les entreprises à rationaliser leur consommation d’énergie et en privilégiant l’utilisation conjointe de flux de matières et d’énergie entre entreprises et la mutualisation de biens et de services ».
Vous aurez peut-être lu - et peut-être vous serez-vous émus – dans Le Soir du 29 juillet de cet article qui, cette année comme les précédentes, nous annonce le bilan en termes d’hectares (ou de terrains de football) urbanisés au cours des 12 derniers mois. Sachant qu’il y a 2 terrains de foot dans un hectare, c’est 8 terrains qui chaque jour sont consommés de manière irréversible par l’habitat, les infrastructures et l’ « économie », avec aussi pour conséquence un émiettement toujours plus grand des affectations. Ces espaces réservés à l’économie justement ; ils sont de moins en moins denses… en nombre d’emplois ! En clair, chaque travailleur de ce pays a de plus en plus besoin d’espace. On agrandi mais on multiplie aussi les zones d'activités économiques et on les localise le long des grands axes routiers, alors que l’on prétend réduire les besoins en déplacements et transports et lutter contre le réchauffement climatique… Sans compter que ces implantations induisent… de nouvelles infrastructures. Il ne suffit pas de rappeler que les anciennes friches industrielles doivent être réhabilitées : lorsqu’elles sont adéquatement situées, il faudrait y localiser toutes les futures implantations industrielles plutôt que de les disperser toujours plus.
On me faisait récemment remarquer que l’affectation agricole au plan de secteur était bien faible et qu’elle se faisait grignoter année après année par les affectations plus fortes comme l’habitat et les zones économiques. Et, de la même façon, les affectations dédiées à la nature (zones vertes) sont bien faibles et sont menacées par l’agriculture. Sur base de ce que l’on peut lire dans la DPR, c’est tout à fait ce qu’il risque de continuer de se produire.
Heureusement à Trooz, EcoVa est dans la majorité ; si besoin, on peut compter sur eux pour raisonner les partenaires de majorité, proposer une vision à long terme, responsable et porteuse d’avenir pour Trooz.
Dernier élément : le Code wallon de l’aménagement du territoire, de l’urbanisme, du patrimoine et de l’énergie (Cwatupe), réformé en profondeur sous la précédente législature afin d’en faire un Code de développement territorial (CoDT) doit faire l’objet de nombreux arrêtés d’exécution auxquels s’attellera le nouveau Gouvernement. L’entrée en vigueur du CoDT sera reportée de 6 mois et fixée au 1er juillet 2015.
2. Développer une politique de la ville porteuse de développement régional
(…)
3. Répondre aux défis et aux besoins de la ruralité
On vous laisse découvrir les éléments relatifs à ce 3ème axe ; ils se rapportent sans surprise à une coordination que l’on voudrait meilleure, des services que l’on voudrait garantis, les spécificités des zones rurales que l’on voudrait mieux prises en compte…
Un élément particulièrement important : la poursuite des programmes communaux de développement rural (PCDR). Trooz est concerné : on attend avec impatience l’inventaire des besoins et projets à développer dans la commune, sur base du diagnostic communal.
L'habitat, les activités économiques, l'agriculture, les forêts, les loisirs et la nature : autant d' "affectations" du territoire à prendre en compte... intelligemment.
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